S04-P03-C04 Cytopénies sanguines par idiosyncrasie

S04-P03-C04 Cytopénies sanguines par idiosyncrasie

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Hématologie

Michel LEPORRIER

Chapitre S04-P03-C04

Cytopénies sanguines par idiosyncrasie

Michel Leporrier

Dans ce chapitre sont envisagées les cas de cytopénie par destruction temporaire et accidentelle d’une lignée sanguine par un mécanisme immunologique ou toxique dépendant d’un facteur déclenchant, généralement mais non exclusivement médicamenteux. Les cibles cellulaires concernées sont les granulocytes neutrophiles, les plaquettes ou les hématies. Les aplasies médullaires relevant de ces mécanismes sont détaillées dans le chapitre S04-P03-C05.

Mécanisme des cytopénies

Les phénomènes d’idiosyncrasie aboutissant à la destruction de la lignée cellulaire sont encore incomplètement élucidés [113]. Deux types de mécanismes sont généralement invoqués, parfois démontrés. Le premier est dit immuno-allergique, exprimant par ce terme la nature du mécanisme effecteur (immunologique) et sa mise en jeu restreinte à des sujets sensibles (allergie). Le second est dit toxique, le médicament déclenchant une cytotoxicité et une apoptose par le biais de produits d’oxydation cellulaire : ce mécanisme prévaut notamment dans certains cas de neutropénie.

Mécanisme immuno-allergique

Le modèle le plus classique fait intervenir une sensibilisation en deux étapes. La première est un contact antigénique, généralement médicamenteux, qui déclenche chez les sujets sensibles l’apparition d’anticorps reconnaissant spécifiquement soit l’antigène fixé sous la forme d’un haptène (modèle haptène-cellule), soit un constituant de la membrane dont la propriété antigénique dépend de la présence du médicament (l’anticorps n’est pas dirigé contre le médicament lui-même, c’est l’antigène qui est médicament-dépendant). Lors de cette première phase de sensibilisation, la concentration de l’anticorps est insuffisante pour déclencher une réaction de cytolyse. La deuxième étape est déclenchée par la réintroduction ultérieure de l’antigène. Elle entraîne alors la destruction cellulaire par activation de la voie classique du complément, responsable d’une cytolyse complément-dépendante par lésions membranaires (complexe lytique C5-C9) ou phagocytose par les macrophages (produits d’activation intermédiaires C3d notamment). Ces mécanismes doivent être distingués des cas où le médicament déclenche une réaction d’auto-immunisation.

On ne sait si le médicament déclenchant est la molécule native ou un ou plusieurs de ses métabolites. Cette incertitude explique la difficulté de reproduire le conflit aussi bien in vitro qu’in vivo sur des modèles anima…

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