S12-P05-C01 Pseudo-obstruction intestinale chronique

S12-P05-C01 Pseudo-obstruction intestinale chronique

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Partie S12-P05

Pathologie de l’intestin grêle et du côlon

Chapitre S12-P05-C01

Pseudo-obstruction intestinale chronique

Lore Billiauws, Olivier Corcos, Vanessa Bondjemah, Yoram Bouhnik et Francisca Joly

 

La pseudo-obstruction intestinale chronique (POIC) est définie comme un syndrome clinique évoquant une obstruction mécanique de l’intestin grêle, mais pour laquelle aucun obstacle n’est mis en évidence [9]. Il s’agit d’une maladie rare et grave, sporadique dans la grande majorité des cas. Elle représente 8 à 10 % des causes d’insuffisance intestinale chronique. Son origine est, chez l’adulte, primitive dans environ 40 % des cas et secondaire dans 60 % des cas. Chez l’enfant il existe une prédominance de POIC primitives ; elles sont alors souvent de diagnostic précoce (avant 1 an).

Les symptômes de pseudo-obstruction sont liés à un défaut de péristaltisme intestinal. Il s’agit principalement de nausées, vomissements, météorisme, douleurs abdominales et troubles du transit à type de constipation et/ou diarrhée. Ces symptômes précèdent souvent pendant des années le diagnostic de POIC, et aboutissent à terme à des troubles hydro-électrolytiques et à une dénutrition pouvant mettre en jeu le pronostic vital.

La prise en charge de cette maladie chronique repose à la fois sur le traitement symptomatique et l’assistance nutritionnelle, le traitement curatif n’étant pas connu à l’heure actuelle. Chez certains patients, il sera nécessaire d’avoir recours à la chirurgie, voire à la transplantation intestinale ou multiviscérale.

Physiologie de l’intestin grêle

La motricité intestinale est un processus complexe qui a pour fonction de mixer, absorber et propulser les ingesta à travers le tractus gastro-intestinal jusqu’à leur expulsion sous forme de résidus. Cette fonction est possible grâce à la contractilité des muscles lisses et à l’activité des cellules de Cajal, toutes deux sous le contrôle du système nerveux intrinsèque (ou entérique) et extrinsèque (sympathique et parasympathique). D’autres acteurs interviennent dans la régulation de la motricité intestinale, dont différentes hormones (entérohormones), le microbiote et les aliments eux-mêmes (rôle de frein iléal).

Le système nerveux entérique est composé de neurones, regroupés en ganglions et reliés entre eux sous forme de plexus : le plexus myentérique (d’Auerbach) et sous-muqueux (de Meissner). Cela permet le contrôle de la motricité intestinale, de la sécrétion endocrine et exocrine, ainsi que de la microcirculation. Il est également impliqué dans la régulation des proc…

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