S12-P05-C18 Tumeurs gastriques malignes

S12-P05-C18 Tumeurs gastriques malignes

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P05-C18

Tumeurs gastriques malignes

Romain Coriat

 

Les tumeurs gastriques malignes ont un pronostic et une évolutivité variables en fonction de leur histologie. Les principales lésions gastriques sont les adénocarcinomes gastriques, les tumeurs neuro-endocrines et les tumeurs stromales gastro-intestinales. Dans ce chapitre, nous n’aborderons pas les tumeurs neuro-endocrines, qui font l’objet d’un chapitre distinct (voir Chapitre S22-P04-C09).

Adénocarcinomes gastriques

Jusqu’en 2008, le cancer de l’estomac était le cinquième cancer le plus fréquent dans le monde après les cancers du poumon, du sein, du côlon et du rectum et de la prostate. L’incidence est estimée à 952 000 nouveaux cas par an. En 1965, Lauren et al. ont mis en évidence deux types histologiques d’adénocarcinome gastrique : intestinal et diffus [7]. La variante intestinale résulte de lésions précancéreuses comme l’atrophie gastrique ou la métaplasie intestinale dans l’estomac ; elle s’avère la plus fréquente et correspond au type histologique dominant dans les régions où le cancer de l’estomac est endémique. La forme diffuse ne survient généralement qu’à partir de lésions précancéreuses reconnaissables. Elle est plus fréquente dans les régions à faible incidence, se produit un peu plus fréquemment chez les femmes et chez les patients plus jeunes, et est plus fréquemment associée avec les formes familiales.

Aux États-Unis, les taux d’incidence ont diminué de plus de 80 % depuis 1950. Les raisons de cette diminution globale de l’incidence et de la mortalité ne sont pas entièrement comprises, mais plusieurs hypothèses sont avancées :

– l’augmentation de l’utilisation de la réfrigération menant à la disponibilité accrue de fruits et légumes frais ;

– la diminution de l’utilisation d’aliments salés et conservés ;

– la réduction de l’infection chronique à Helicobacter pylori grâce à une amélioration des mesures de santé publique ;

– l’augmentation des activités de dépistage dans certains pays à haut risque ;

– la réduction du tabagisme pourrait également avoir contribué à une diminution des taux de cancer de l’estomac dans les pays occidentaux, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Plus de 70 % des cancers de l’estomac se produisent dans les pays en développement. Actuellement, les pays où l’incidence est la plus élevée sont la Chine, le Japon et la Corée. Le taux de cancer gastrique en incidence normalisée en fonction de l’âge est 2 fois plus élevé chez …

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