S23-P02-C08 Chondrocalcinose articulaire diffuse, rhumatismes apatitiques

S23-P02-C08 Chondrocalcinose articulaire diffuse, rhumatismes apatitiques

S23

Rhumatologie

Thomas Bardin

Chapitre S23-P02-C08

Chondrocalcinose articulaire diffuse, rhumatismes apatitiques

Thomas Bardin et Pascal Richette

 

Les principaux cristaux calciques responsables de manifestations rhumatologiques sont de 2 types : les cristaux de pyrophosphate de calcium dihydraté (PPC) se déposent essentiellement dans les cartilages où ils sont reconnaissables radiologiquement par les images de chondrocalcinose ; ils peuvent causer des arthrites aiguës ou subaiguës chroniques. Ceux de phosphate de calcium, dont le principal représentant est l’apatite, touchent surtout les tendons et les bourses séreuses. Ils sont principalement à l’origine de tendinites et bursites aiguës.

Dépôt de pyrophosphate de calcium dihydraté (chondrocalcinose) [1]

Définitions

Le dépôt de cristaux calciques dans les cartilages définit la chondrocalcinose que l’on peut voir à l’examen anatomopathologique ou par les techniques d’imagerie aux rayons X ou aux ultrasons. Ces dépôts contiennent presque toujours des cristaux de PPC. Si les dépôts isolés d’apatite ne semblent pas donner ces images, l’oxalate de calcium peut, exceptionnellement, donner les mêmes anomalies radiographiques que le PPC. Le dépôt dans les ménisques définit la méniscocalcinose. La pseudogoutte est un terme ancien, souvent mal compris par les malades, qui désignait les accès inflammatoires aigus déclenchés par les cristaux de PPC, qui ont des caractéristiques cliniques proches de celles des accès de goutte. Il est maintenant remplacé par arthrite microcristalline aiguë à microcristaux de PPC. Le terme de forme pseudo-rhumatoïde, qui désignait les formes subaiguës ou chroniques de cette inflammation, pouvant simuler une polyarthrite rhumatoïde, est remplacé par inflammation microcristalline subaiguë ou chronique à cristaux de PPC [2].

Anatomopathologie

Les cristaux de PPC se déposent à la partie moyenne du cartilage articulaire, contrairement à ceux d’urate monosodique, qui siègent à sa surface. Apatite et PPC coexistent souvent. Les fibrocartilages, ménisques notamment, sont un siège très fréquent. La membrane synoviale peut être intéressée, le plus souvent à la suite de la phagocytose des cristaux de PPC, beaucoup plus rarement du fait d’une métaplasie cartilagineuse, donnant alors des opacités arrondies, simulant une ostéo-chondromatose synoviale. Dans le liquide articulaire, les cristaux les plus typiques sont rectangulaires, courts (5 à 10 microns), de biréfringence faible et positive.

Épidémiologie

La majorité des étud…

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