S32-P02-C12 Rage

S32-P02-C12 Rage

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P02-C12

Rage

Florence Ribadeau-Dumas

Épidémiologie [1]

La rage avec 55 000 morts par an dans le monde est au 10e rang des maladies infectieuses mortelles selon l’OMS. C’est une zoonose répandue dans le monde entier qui peut affecter tous les mammifères (Figure S32-P02-C12-1). L’Antarctique, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, ainsi que d’autres îles plus petites sont indemnes de rage des mammifères non volants et les très rares cas qui y sont observés sont liés à une importation ou à la rage des chauves-souris.

 

Figure S32-P02-C12-1 Répartition du risque d’infection de la rage pour l’homme (Source : OMS).

 

D’un point de vue épidémiologique, on distingue plusieurs types de rage suivant les espèces réservoirs :

– la rage domestique dont le réservoir est le chien est responsable de 99 % des cas humains, répartis entre l’Asie (56 %), l’Afrique (44 %), quelques dizaines de cas par an en Amérique centrale et du sud, et quelques cas en Europe et en Amérique du Nord.

– la rage sylvatique, liée aux animaux sauvages, implique des réservoirs variables selon les zones géographiques. On peut citer le renard roux en Europe centrale, le chien viverrin en Europe de l’est, le raton laveur, les moufettes et les renards en Amérique du Nord et la mangouste en Afrique du Sud. Comme la rage canine, elle est imputable à l’espèce RABV (Rabies virus), l’une des 15 espèces de lyssavirus.

– la rage des chiroptères (chauves-souris) est due à des espèces de lyssavirus variables selon la localisation géographique : en particulier des variants de l’espèce RABV en Amérique, et des espèces European bat lyssavirus (EBLV) en Europe. Le risque de transmission d’EBLV à l’homme est faible (seulement 5 cas rapportés depuis 1950). Malgré un impact de santé publique limité à moins de 100 cas par an dans le monde, la rage des chiroptères est devenue la principale source de rage humaine dans certains pays d’Amérique.

En Europe de l’Ouest, les campagnes concertées de vaccination des renards ont été couronnées de succès. Le statut de pays indemne de rage (des mammifères non-volants) reste pourtant fragile et le relâchement des mesures de prévention peut conduire à la (ré)-infection d’une zone par passage transfrontalier (cas de la rage vulpine, liée aux renards), en Italie à la frontière slovène en 2008 [1], en Macédoine à la fr…

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