S32-P04-C14 Larva migrans

S32-P04-C14 Larva migrans

S32

Maladies infectieuses

Olivier Lortholary

Chapitre S32-P04-C14

Larva migrans

Patrice Bourée

 

Les syndromes de larva migrans sont largement répandus dans le monde. Ils sont dus à des helminthes d’animaux en impasse parasitaire chez l’homme, c’est-à-dire ne pouvant s’y développer et y effectuer leur cycle complet. Ils migrent donc dans divers organes, d’où leurs noms.

Selon le type de larve incriminée et sa migration (cutanée ou profonde), on distingue les larva migrans cutanées et les larva migrans viscérales.

Larva migrans cutanées

Les larva migrans cutanées (appelées aussi « larbish ») sont essentiellement dues aux larves d’ankylostomes de chiens et de chats (Ancylostoma caninum et Ancylostoma brasiliensis). Les larves infestantes se développent dans le milieu extérieur, en particulier les sols chauds et humides, à partir des œufs émis avec les selles des animaux parasités. Elles pénètrent chez leur hôte par voie transcutanée lors du contact de la peau avec la terre souillée.

Cette affection prédomine nettement en zone tropicale, avec une recrudescence pendant la saison des pluies, une certaine humidité étant nécessaire à la survie des larves. Le mode d’infection le plus fréquent est la marche pieds nus, sur le sable des plages.

Cliniquement, l’infestation se manifeste par du prurit, un érythème et une éruption papulovésiculeuse. Deux à quatre jours plus tard, apparaît un sillon très prurigineux, érythémateux, sinueux, de quelques centimètres de long sur 2 à 3 mm de large progressant de plusieurs centimètres par jour de façon irrégulière [13].

Les lésions sont uniques ou multiples et localisées au niveau du point de contact avec le sol. Il n’y a aucun retentissement sur l’état général et l’évolution se fait vers la mort spontanée de la larve en deux à huit semaines. Parfois le prurit entraîne des lésions de grattage avec une surinfection.

Le diagnostic n’est que clinique. L’hyperéosinophilie est inconstante (10 à 35 %) et ne constitue pas un argument fiable. Le sérodiagnostic est négatif. La recherche de la larve par biopsie cutanée est à éviter car elle est très difficile, souvent délabrante et, surtout, le plus souvent illusoire [9].

Le traitement actuel s’effectue par le flubendazole ou Fluvermal® (500 mg/j pendant 7 jours), l’albendazole ou Zentel® (400 mg/j pendant 3 jours). Plus récemment ou mieux l’ivermectine, M…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne