S03-P01-C31 Hyperéosinophilies

S03-P01-C31 Hyperéosinophilies

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Médecine interne

LOÏC GUILLEVIN

Chapitre S03-P01-C31

Hyperéosinophilies

Jean-Emmanuel Kahn, Félix Ackermann, Wadih Abou Chahla
et Guillaume Lefevre

Les éosinophilies et hyperéosinophilies se définissent par une expansion de la lignée éosinophile, au niveau sanguin ou tissulaire. Un chiffre d’éosinophiles supérieur à 0,5 × 109/l (500/mm3) définit selon les dernières recommandations internationales une éosinophilie, tandis que le terme d’hyperéosinophilie est réservé aux chiffres de polynucléaires éosinophiles supérieurs à 1,5 × 109/l (1 500/mm3) [10].

Parfois méconnues ou négligées, les hyperéosinophilies peuvent constituer un signe biologique révélateur de maladies potentiellement graves. L’enquête étiologique, souvent passionnante mais parfois -complexe, doit être systématiquement réalisée, quel que soit le chiffre de polynucléaires éosinophiles (PNE). Nous détaillerons dans cette mise au point l’ensemble des diagnostics à envisager en mettant l’accent sur les plus fréquents ou les plus sévères. Nous tenterons également de simplifier et destandardiser le bilan à effectuer face à une hyperéosinophilie majeure.

Rappels sur le polynucléaire éosinophile : une cellule trop longtemps négligée

Pendant des décennies, le PNE a été considéré comme un simple marqueur biologique d’infections parasitaires ou d’atopie. De nombreuses découvertes ont modifié cette vision réductrice en démontrant l’implication du PNE dans l’initiation et la propagation de signaux inflammatoires, la modulation de l’immunité innée et/ou adaptative [8].

Le PNE est issu de la moelle osseuse à partir de cellules souches hématopoïétiques. Trois cytokines apparaissent essentielles pour la production de PNE matures : l’interleukine (IL) 5, principale cytokine de l’éosinophilopoïèse, l’IL-3 et le GM-CSF (granulocyte macrophage-colony stimulating factor). L’IL-5, majoritairement produite par les lymphocytes TH2 (mais aussi par les cellules lymphoïdes innées de type 2, les mastocytes, les basophiles, les cellules tumorales et les PNE eux-même), favorise la production, la différenciation et la libération sanguine des PNE. Cette voie de production de PNE est impliquée dans les hyperéosinophilies dites réactionnelles (parasitoses, atopie, cancer, etc.) mais aussi dans les syndromes hyperéosinophiliques lymphoïdes (voir plus loin). L’IL-25 et l’IL-33 semblent aussi jouer un rôle important dans l’homéostasie &eac…

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