S03-P01-C33 Maladie de Wilson

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Médecine interne

LOÏC GUILLEVIN

Chapitre S03-P01-C33

Maladie de Wilson

France Woimant et Aurelia Poujois

Décrite il y a un siècle [54], la maladie de Wilson ou « dégénérescence hépatocellulaire » est une affection génétique de transmission autosomique récessive. Elle résulte d’une mutation du gène ATP7B porté par le chromosome 13, la protéine ATP7B régulant le métabolisme cellulaire du cuivre. La maladie de Wilson se caractérise par une accumulation tissulaire du cuivre d’abord hépatique puis multisystémique et plus particulièrement péricornéenne et cérébrale. Son diagnostic peut être difficile à évoquer du fait de la non-spécificité des signes cliniques. Un nouveau marqueur biologique (REC ou relative exchangeable copper) facilite le diagnostic et le dépistage familial. La biopsie moléculaire confirme le diagnostic dans 95 % des cas. Fait rare pour une maladie génétique, il existe un traitement efficace, à condition d’être débuté précocement et poursuivi toute la vie. Aussi le suivi des patients est-il important pour s’assurer de l’observance de l’efficacité et de la tolérance du traitement et pour rechercher une tumeur hépatobiliaire, complication tardive de l’hépatopathie.

Génétique

La maladie de Wilson résulte de mutations du gène de l’ATP7B localisé sur le chromosome 13 (q14.3-q21.1). Si les mutations non-sens sont les plus fréquentes, les délétions, les insertions, les mutations d’épissage ont aussi été rapportées. Les grands réarrangements sont rares. Plus de 500 mutations et 100 polymorphismes ont été publiés pour le gène ATP7B [26]. Dans la population européenne et nord-américaine, deux mutations, H1069Q et G1267R, rendent compte de 38 % des mutations observées dans la maladie de Wilson [44]. Les hétérozygotes composites y sont prédominants.

Prévalence

La prévalence de la maladie a probablement été sous-estimée. Elle était estimée à 30 millions d’habitants. La fréquence du portage hétérozygote était évaluée à 1/90. Une étude génétique récente suggère qu’une personne sur quarante pourrait être hétérozygote pour le gène ATP7B [9]. La pénétrance du gène est probablement incomplète et la maladie sous-diagnostiquée, en particulier dans les formes à révélation tardive après 60, voire 70 ans [1]. La maladie de Wilson est plus fr&ea…

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