S04-P02-C11 Thrombocytose

S04-P02-C11 Thrombocytose

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Hématologie

Michel LEPORRIER

Chapitre S04-P02-C11

Thrombocytose

Michel Leporrier

Diagnostic

Ce terme définit une augmentation des plaquettes sanguines au-dessus des valeurs normales. Le chiffre de 500 000/μl est consensuel, ce qui réduit le risque de considérer comme anormales les valeurs limites supérieures de cette population. En pratique, lorsqu’elle est effectuée par un automate, toute numération plaquettaire dépassant ce seuil doit être contrôlée par un examen du frottis sanguin, car des causes d’erreur par excès de cette numération sont en effet possibles : c’est le cas en présence d’hématies fragmentées (schizocytes), de débris leucocytaires (fréquents en cas de proliférations malignes sanguines), de micro-organismes (bactéries, formes trophozoïtes de Plasmodium falciparum), d’hypertriglycéridémie, de cryoglobulinémie [3].

Conséquences propres

Dans la majorité des cas, une thrombocytose est asymptomatique et découverte fortuitement par un hémogramme. Cependant, elle peut être responsable de signes propres, notamment microcirculatoires à expression neurosensorielle (acouphènes, phosphènes), ou cutanée (livedo réticularis, érythromélalgie). La sensation de cuisson palmaire, surtout si elle est atténuée par l’acide acétylsalicylique est un signe très évocateur.

En réalité, les conséquences spécifiques les plus préoccupantes sont l’augmentation du risque thrombotique et paradoxalement du risque de saignement. Ces risques sont difficiles à cerner avec précision, car sans relation directe avec la concentration des plaquettes dans le sang. Ils dépendent probablement davantage du contexte étiologique. Ainsi, dans le cas de formes primitives (thrombocytémie essentielle), le risque thrombotique n’est pas lié au degré de la thrombocytose [1], et une thrombose veineuse grave (syndrome de Budd-Chiari, embolie pulmonaire cruorique) peut se constituer avec des plaquettes dépassant à peine les valeurs normales, alors que les mêmes valeurs plaquettaires sont bien tolérées dans les formes de thrombocytoses secondaires. Dans le cas de thrombocytoses associées aux cancers, le nombre de plaquettes est un facteur de risque indépendant du risque thrombo-embolique selon qu’elles dépassent ou non 350 000/μl [2]. Dans le cas de thrombocytoses post-splénectomie, le risque de thrombose ne paraît pas plus important que celui observé dans les suites opératoires de tout acte chirurgical, mais il faut remarquer que certains encadrent la poussée plaquettaire dans les jours suivant la splénectomie par des mesures spécifiques de prévention.

Les manifestations hémorragiques sont surtout observ&ea…

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