S04-P03-C03 Anémies hémolytiques – Hémoglobinurie paroxystique nocturne

S04-P03-C03 Anémies hémolytiques – Hémoglobinurie paroxystique nocturne

Hématologie

Michel LEPORRIER
Date de mise à jour : en cours de modification

Chapitre S04-P03-C03 – Partie VII

Anémies hémolytiques

Partie VII : Hémoglobinurie paroxystique nocturne

Flore Sicre de Fontbrune, Régis Peffaut de Latour et Gérard Socié

L’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) est une affection rare et sévère, caractérisée par une anémie hémolytique corpusculaire intravasculaire acquise, un risque très élevé de thrombose et une hypoplasie médullaire plus ou moins marquée. Elle est due à l’expansion d’une ou de plusieurs cellules souches hématopoïétiques clonales présentant une mutation du gène PIG-A, responsable d’un déficit d’expression des molécules ancrées à la membrane des cellules du sang par l’intermédiaire d’une molécule, le glycosylphosphatidylinositol (GPI). Le mécanisme favorisant l’expansion de ce(s) clone(s) reste mal élucidé mais semble lié à l’hypoplasie médullaire sous-jacente. L’HPN peut se présenter sous différentes formes cliniques dont les plus fréquentes sont une forme hémolytique pure et le syndrome aplasie-HPN. La gravité de la maladie est liée aux complications thrombotiques.

Physiopathologie

L’hémoglobinurie paroxystique nocturne a été décrite à la fin du XIXe siècle comme une hémoglobinurie intermittente accompagnée d’hémolyse intravasculaire. L’HPN, ou maladie de Marchiafava-Micheli, est aujourd’hui considérée comme une maladie clonale de la cellule souche hématopoïétique. Les progrès de la cytométrie en flux puis de la biologie moléculaire ont permis de mieux comprendre la physiopathologie de cette maladie rare (460 cas diagnostiqués en 50 ans en France) [138].

Sensibilité anormale à l’action lytique du complément et ancre GPI

Dès la description initiale de l’HPN, la sensibilité anormale des globules rouges à l’action lytique du complément a été considérée comme sa caractéristique principale. Elle est à la base des tests diagnostiques de Ham et du test au sucrose. Cette sensibilité anormale des globules rouges à l’action du complément a très vite fait évoquer un déficit membranaire impliquant un système de régulation de la cascade d’activation du complément.

Les deux voies d’activation du complément, classique et alterne, se rejoignent en une voie effectrice commune conduisant à la formation d’un complexe multimoléculaire appelé complexe d’attaque membranaire. L’étape essentielle de la cascade du complément est la formation de …

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