S05-P03-C14 Péricardite et myocardites aiguës : complications de la COVID-19 et des vaccins ARNm

S05-P03-C14 Péricardite et myocardites aiguës : complications de la COVID-19 et des vaccins ARNm

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Cardiologie

Olivier Dubourg

 

Date de parution : 19/10/2022

Chapitre S05-P03-C14

Péricardite et myocardites aiguës : complications de la COVID-19 et des vaccins ARNm

Hervé Lardoux

Malgré des disparités des modes de calcul entre pays, la pandémie à coronavirus 2019 (COVID-19) est responsable, à travers le monde entier, d’une morbidité et d’une mortalité importantes [1]. Le mécanisme initial de l’infection par le coronavirus-2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) est la liaison du virus à la forme membranaire de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2), principalement exprimée dans les poumons. Le cœur et les vaisseaux expriment également l’ACE2, et sont des cibles du virus. Les taux de troponine cardiaque, témoin d’une lésion myocardique, sont significativement plus élevés chez les patients présentant des infections plus sévères, et chez des patients admis en soins intensifs ou décédés [2]. En juin 2020, six mois après le début de la pandémie COVID-19, la fréquence et la sévérité de l’atteinte myo-péricardique apparaissaient encore imprécises [3].
L’atteinte péricardique et/ou myocardique, communément retenue comme « myocardite ou myo-péricardite », est, en pratique, une complication peu fréquente, observée, aussi bien au décours immédiat de la maladie COVID-19 que de la vaccination anti- COVID-19 de façon quasi exclusive avec les vaccins ARN messager (ARNm). Cette complication a fait l’objet de nombreuses publications, en raison de l’importance pronostique d’une atteinte cardiaque, mais aussi sans doute de la symbolique représentée par le cœur.
À partir du registre COVID-19 de l’hôpital universitaire de Francfort (Allemagne), Puntman [4] a publié en juillet 2020, une étude prospective de cohorte observationnelle (réalisée entre avril et juin 2020), ayant inclus 100 patients, récemment guéris de la COVID-19 et ayant bénéficié d’un examen cardiaque par Résonnance Magnétique Nucléaire (RMN), en moyenne 71 jours (64-92 jours) après l’épisode aigu. Dans ce groupe de patients, 78/100 présentaient des résultats anormaux de RMN au niveau des séquences T1 (n = 73), et T2 du myocarde (n = 60), ainsi qu’un rehaussement tardif du gadolinium myocardique (n = 32) et/ou péricardique (n = 22). Un épanchement péricardique (> 10 ml) était observé chez 20/100 patients. À ces anomalies de l’imagerie (voir Figure S05-P03-C14-1) s’associaient des anomalies biologiques dépistées le jour de l’IRM : troponine T haute sensibilité (TnT hs) élevée (> 3 pg /ml) chez 71/100 patients et anormale (> 13,9 pg /ml) chez 5/100 patients, ainsi qu’une dégradation de la fraction d’éjection ventriculaire gauc…

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