S06-P01-C01 Anévrysmes artériels

S06-P01-C01 Anévrysmes artériels

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Pathologie vasculaire

Patrice Cacoub et Pascal Priollet

Chapitre S06-P01-C01

Anévrysmes artériels

Fabien Koskas

Un anévrysme se définit comme une perte de parallélisme des parois artérielles. Cette définition amène d’emblée à critiquer toutes les autres utilisant des critères de taille absolue comme le diamètre. En effet, cette perte de parallélisme agit en concentrant les charges hémodynamiques sur la paroi. Les petits anévrysmes sacciformes, bien que de petite taille, présentent un risque évolutif supérieur à celui des anévrysmes fusiformes réguliers de plus grande taille. Il est admis que 50 % de diamètre en plus par rapport à celui l’artère sus-jacente, objet de variations interindividuelles non négligeables, suffisent à définir un anévrysme. L’anatomie d’un anévrysme comporte un sac anévrysmal, zone de dilatation artérielle réunie au reste du réseau artériel par un collet proximal et un ou plusieurs collets distaux.

Mécanisme et physiopathologie

Le mécanisme des phénomènes initiateurs de l’anévrysme est inconnu dans la plupart des cas. Celui qui régit le développement de l’anévrysme, une fois celui-ci constitué, est mieux connu. En effet, le maintien du parallélisme des parois artérielles nécessite l’équilibre, par la résistance de leur structure, de la contrainte transpariétale. La loi de Laplace donne une approximation grossière de cette contrainte : S = [P × R]/e, où S est la contrainte, P la pression qui règne dans le vaisseau, R son rayon et e son épaisseur. Cette loi explique donc d’emblée l’auto-aggravation du phénomène anévrysmal. L’augmentation du rayon et l’amincissement pariétal, caractéristiques des anévrysmes, contribuent à l’augmentation de la contrainte transpariétale. Une fois créé, l’anévrysme est soumis à trois risques évolutifs, à vrai dire intriqués : l’augmentation de taille aboutissant à la rupture, l’alluvionnement de thrombus, l’inflammation et l’infection. L’augmentation de taille est inexorable bien que variable dans le temps et avec le volume de l’anévrysme. Pour les anévrysmes de l’aorte abdominale sous-rénale, cet accroissement en diamètre est en moyenne d’environ 0,5 cm par an. Cependant, au début, le taux d’accroissement est inférieur alors que, à partir d’un certain diamètre, il augmente vite pour aboutir à la rupture. Le caractère diphasique de la croissance anévrysmale est l’un des fondamentaux de la maladie. Schématiquement, à une phase généralement assez longue de croissance lente durant laquelle les complications sont rares, succède une phase de croissance rapide durant laquelle les complications sont fréquentes. Le changement de phase intervient en général pour un diamètre entre 2 et 3 fois le diamètre du vaisseau d’amont…

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