S06-P01-C05 Artériopathies iatrogènes et toxiques

S06-P01-C05 Artériopathies iatrogènes et toxiques

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S06

Pathologie vasculaire

Patrice Cacoub et Pascal Priollet

Chapitre S06-P01-C05

Artériopathies iatrogènes
et toxiques

Patrice Cacoub

Les artériopathies iatrogènes et toxiques sont mal connues des médecins, en raison notamment de la multiplicité des causes, des prises médicamenteuses, des interactions et des mécanismes parfois complexes des troubles vasomoteurs [13], [34].

Sémiologie clinique

La symptomatologie fonctionnelle survient après une période de latence de quelques heures à quelques semaines, voire après plusieurs années de consommation du médicament. Il peut aussi s’agir d’un médicament dont la toxicité n’apparaîtra que lors de la prise d’un autre médicament modifiant son métabolisme hépatique (action inhibitrice enzymatique hépatique). Le phénomène de Raynaud ne comporte souvent qu’une phase syncopale. S’il persiste, notamment lorsque le diagnostic n’est pas fait, il peut apparaître des troubles trophiques distaux. L’acrorhigose, trouble vasomoteur banal, se traduit par une sensation permanente de froideur des extrémités. Le livedo réticulaire, parfois associé à une acrocyanose, se traduit par des marbrures cutanées, en mailles violacées, indolores, s’effaçant partiellement lors de la surélévation du membre ou de la vitropression. L’ergotisme se manifeste dans sa forme majeure par un spasme artériel diffus entraînant un refroidissement des extrémités, une claudication invalidante des membres inférieurs et supérieurs, une disparition des pouls distaux, voire des pouls proximaux. Les douleurs permanentes des extrémités de type causalgique associées à l’ischémie avaient été décrites dès le Moyen Âge sous le nom de « feu de saint Antoine ». Un spasme veineux peut s’associer au spasme artériel, entraînant une cyanose diffuse prédominant aux extrémités, et des veines sous-cutanées difficiles à ponctionner. Dans sa forme mineure, l’ergotisme associe une acrorhigose permanente et une érythrose distale.

Explorations complémentaires

Les diagnostics positif et étiologique reposent sur l’anamnèse. L’échographie-Doppler artérielle peut objectiver un aspect spasmé des artères d’aspect filiforme, avec une baisse des pressions distales. Cet aspect peut être mieux objectivé sur l’artériographie. La capillaroscopie peut montrer des capillaires grêles, une lenteur du flux distal et une dilatation des veinules. C’est souvent a posteriori que le diagnostic d’artériopathie iatrogène ou toxique peut être retenu, une fois les autres causes éliminées. Les explorations fonctionnelles vasculaires et l’artériographie permettent surtout d’écarter une autre artériopathie. Elles sont normales à distance de l’accident en cas de trouble …

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