S06-P01-C14 Artériopathie oblitérante des membres inférieurs

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S06

Pathologie vasculaire

Patrice Cacoub et Pascal Priollet
Date de parution : 17/10/2022

Chapitre S06-P01-C14

Artériopathie oblitérante des membres inférieurs

Claire Le Hello et Christian Boissier

L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est une maladie fréquente qui touche environ 20% des sujets de plus de 65 ans. Cette maladie est due à la formation de plaque d’athérome dans la partie interne de la paroi des artères des membres inférieurs. Au fil du temps, les plaques d’athérome ont tendance à augmenter de volume et à obstruer progressivement davantage la lumière vasculaire. Cette obstruction partielle ou totale explique la survenue de douleur à la marche (claudication d’effort) puis au repos. L’AOMI peut également se révéler très bruyamment avec un tableau d’ischémie aiguë. La douleur est liée à une ischémie par diminution de l’apport en sang et donc en oxygène. L’on se basait autrefois sur les signes fonctionnels et les signes physiques dont l’abolition des pouls pour porter le diagnostic d’AOMI. La méthode la plus performante à l’heure actuelle pour dépister et diagnostiquer une AOMI est la mesure des pressions distales de cheville en doppler puis le calcul des indices de pression systolique à la cheville (IPSc) au repos associé à l’étude de l’aspect des flux distaux jambiers. L’IPSc est une technique sensible et spécifique pour diagnostiquer une AOMI. Les différentes méthodes diagnostiques possibles expliquent les fréquences différentes de l’AOMI selon les publications. Une bibliographie exhaustive de l’AOMI figure dans une analyse comparative des données et recommandations des Sociétés Européennes et Américaines de Médecine Vasculaire et de Chirurgie Vasculaire, analyse réalisée au sein de la Société Française de Médecine Vasculaire (SFMV) en 2020 [1].

Physiopathologie

L’athérome, qui est l’étiologie la plus fréquente de l’AOMI, est dû à une succession de phénomènes : dysfonctionnement de l’endothélium artériel, adhésion plaquettaire, activation plaquettaire, agrégation plaquettaire, formation de cellules spumeuses, perte des propriétés contractiles des cellules musculaires vasculaires lisses qui se mettent à proliférer. Tout ceci est à l’origine d’une cascade de phénomènes inflammatoires. Si la plaque d’athérome se fissure ou se rompt, les phénomènes de la coagulation s’activent et entraîne la formation d’un thrombus sur la plaque majorant l’ischémie en aval. L’athérome est en fait une maladie inflammatoire qui peut toucher plusieurs territoires artériels ; c’est pour cela que l’on parle de maladie systémique. Lorsque deux ou plus de deux territoires art&eacute…

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