Médecine intensive-Réanimation
Partie S07-P01
Défaillance respiratoire aiguë
Chapitre S07-P01-C01
Insuffisance respiratoire aiguë : orientation diagnostique
et conduite à tenir
Définition
L’insuffisance respiratoire aiguë se définit comme l’altération aiguë des échanges gazeux assurés par l’appareil respiratoire, dont la fonction principale est d’assurer l’hématose (oxygénation artérielle et élimination du gaz carbonique). La dyspnée est la sensation subjective de la difficulté à respirer ressentie par le patient dans le cadre de l’insuffisance respiratoire. Les signes cliniques objectifs d’insuffisance respiratoire aiguë sont la polypnée (fréquence respiratoire > 20/min), l’utilisation des muscles respiratoires accessoires avec apparition de signes de lutte, définis par le tirage sus-claviculaire, suprasternal, intercostal, et par le balancement thoraco-abdominal (respiration paradoxale) ainsi que l’apparition d’une cyanose labiale et unguéale. Celle-ci est inconstante, puisqu’elle n’apparaît qu’au-delà d’un taux d’hémoglobine réduite supérieur à 5 g/dl. Elle peut donc manquer en cas d’anémie, et prédomine chez les insuffisants respiratoires chroniques avec polyglobulie. La cyanose est responsable d’une vasodilatation périphérique, par opposition à la vasoconstriction des phénomènes ischémiques distaux.
Les signes du retentissement de l’insuffisance respiratoire aiguë à rechercher sont neurologiques (confusion, agitation, troubles de la conscience), cardiologiques (angor fonctionnel, troubles du rythme, bradycardie et troubles de conduction) et hémodynamiques (les altérations hémodynamiques et cardiologiques orientant également vers des causes d’insuffisance respiratoire aiguë). On peut observer des poussées d’hypertension artérielle, que cette dernière soit la cause (œdème aigu pulmonaire [OAP] sur poussée hypertensive) ou la conséquence de la détresse respiratoire aiguë (décharge catécholaminergique endogène).
Les mécanismes fondamentaux de l’hypoxémie au cours de l’insuffisance respiratoire aiguë sont d’une part les anomalies des rapports ventilation-perfusion, le shunt vrai et les troubles de la diffusion, qui entraînent, d’une part, isolément une hypoxémie sans hypercapnie et, d’autre part, l’hypoventilation alvéolaire, associant hypoxémie et hypercapnie.
Insuffisance respiratoire aiguë hypoxémiante
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