S08-P01-C02 Coup de chaleur

S08-P01-C02 Coup de chaleur

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S08

Urgences médicales

Pierre Hausfater et Bruno Riou

Chapitre S08-P01-C02

Coup de chaleur

Pierre Hausfater

Stade ultime des pathologies liées à l’exposition à la chaleur, le coup de chaleur est une maladie de pronostic sévère et exceptionnelle en France en condition climatique habituelle. La vague de chaleur du mois d’août 2003 en France a été responsable d’une catastrophe sanitaire ayant entraîné un excès de 15 000 décès, notamment dans la population des personnes âgées dépendantes [4]. La connaissance de cette pathologie est primordiale, car elle requiert des thérapeutiques spécifiques (réfrigération active) qui peuvent en modifier le pronostic. Pour des raisons physiopathologiques, on distingue le coup de chaleur environnemental (ou classique), en rapport le plus souvent avec une vague de chaleur exceptionnelle et touchant préférentiellement la population âgée, et le coup de chaleur d’exercice survenant lors d’une épreuve sportive et/ou militaire intense (marathon, entraînement militaire) dans des conditions climatiques de forte chaleur et touchant des sujets jeunes parfois mal entraînés ou mal acclimatés.

Physiopathologie

Régulation thermique

La température corporelle fait partie des fonctions vitales finement régulées par l’organisme pour la maintenir constante aux alentours de 37 °C. Elle est la résultante d’une production d’énergie thermique induite par le métabolisme de base ainsi que par l’activité physique, et des mécanismes physiologiques permettant d’éliminer cette chaleur produite, ainsi que bien entendu des conditions environnementales (hypo- ou hyper-) s’exerçant sur le corps humain. La production de chaleur minimale est de l’ordre de 50 watts, mais peut atteindre 500 watts, au cours d’un effort musculaire intense. L’essentiel (90 %) des pertes de chaleur est cutané par conduction (3 %), convection (15 %), radiation (60 %) et évaporation (22 %). Le reste des pertes est surtout lié à la respiration.

Il existe au niveau de l’hypothalamus antérieur des neurones thermosensitifs et un réseau de récepteurs cutanés et musculaires constituant un complexe de régulation de la température centrale. Ainsi la réponse de l’organisme à une surcharge thermique extérieure (comme lors d’une vague de chaleur) est-elle une vasodilatation cutanée intense et une sudation (pour augmenter les échanges thermiques) et une diminution de production de chaleur par baisse du métabolisme de base. Ces mécanismes assurent normalement le maintien de la température centrale dans les limites physiologiques. Au cours d’une vague de chaleur, l’hypothalamus (qui assure le rôle de thermostat central) est réglé sur des niveaux physiologiques de température et va tout faire pour que l’organisme dissipe cette surcharge…

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