S09-P01-C03 Médicaments antitumoraux

S09-P01-C03 Médicaments antitumoraux

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Cancérologie

François Goldwasser

Chapitre S09-P01-C03

Médicaments antitumoraux

Jennifer Arrondeau et François Goldwasser

Généralités

Les médicaments antitumoraux ont pour objectif commun de réduire la quantité totale de cellules tumorales dans l’organisme, via une action systémique. Cette action sur le syndrome tumoral peut s’accompagner d’un bénéfice clinique lié à la réduction des volumes tumoraux, d’une augmentation de la durée sans progression tumorale, d’un gain en survie globale, voire d’une guérison. L’effet sur le syndrome tumoral est lié à l’induction d’une mort cellulaire, consécutive à trois grandes classes de mécanismes d’action que nous passons en revue ci-dessous.

Interaction avec le métabolisme de l’ADN

Cet effet antitumoral est le mécanisme d’action des agents cytotoxiques conventionnels. Provoquer des lésions de l’ADN, directes (alkylants, platines) ou médiées par une ADN topo-isomérase (anthracyclines, épipodophyllotoxines, camptothécines) est particulièrement efficace dans les tumeurs très prolifératives, par exemple les tumeurs germinales ou les carcinomes bronchiques à petites cellules. L’inhibition de la synthèse de l’ADN (antifolates, antipyrimidiques, antipuriques) est un mécanisme d’action permettant un effet cytotoxique souvent au moins additif voire synergique avec celui des médicaments qui endommagent l’ADN. Ainsi beaucoup de bichimiothérapies associent-elles les deux actions (FOLFOX, anthracycline-Ara-C, gemcitabine-platine…). Enfin, un effet cytotoxique peut être consécutif à une interaction avec la mitose et la séparation des chromosomes en perturbant le cytosquelette (taxanes, alcaloïdes de la vinca, halichondrines).

Interaction avec une voie de signalisation cellulaire critique pour la survie cellulaire des cellules tumorales

La première inhibition de voies de signalisation cellulaire a été obtenue par les hormonothérapies dans les cancers du sein et de la prostate. Au fur et à mesure de l’identification de nouvelles cibles moléculaires, ont été développées de petites molécules orales dont la propriété commune est d’inhiber l’activité tyrosine kinase sur le versant intracellulaire des récepteurs transmembranaires. Alternativement ont été développés des anticorps monoclonaux bloquant le site extramembranaire d’un récepteur de voie de signalisation (récepteur de l’epidermal growth factor [EGF], récepteur du vascular endothelium growth factor [VEGF], récepteur d’insulin-like growth factor [IGF]…).

L’emploi de l’expression « thérapie ciblée » est souvent abusif et utilisé pour décrire l’ensemble de ces médicaments. Ils ont en commun d’avoir &…

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