S09-P01-C05 Un modèle de tumeur maligne : les sarcomes des tissus mous

S09-P01-C05 Un modèle de tumeur maligne : les sarcomes des tissus mous

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Cancérologie

François Goldwasser

Chapitre S09-P01-C05

Un modèle de tumeur maligne :
les sarcomes des tissus mous

Pascaline Boudou-Rouquette et François Goldwasser

L’incidence des sarcomes des tissus mous en France est d’environ 4 500 nouveaux cas par an. Ils représentent 80 % des cas de sarcomes tandis que les sarcomes osseux représentent environ 20 %. Toutefois, ces chiffres sous-estiment certainement la réalité, car les sarcomes sont ubiquitaires, et souvent intégrés aux statistiques liées à d’autres localisations tumorales. Ils représentent 1 % de l’ensemble des maladies malignes et 8 % des cancers de l’enfant et de l’adolescent en Europe. Il s’agit d’un groupe hétérogène de tumeurs rares qui dérivent principalement du mésoderme embryonnaire. Les taux de survie chez les patients avec des sarcomes des tissus mous tout confondus atteignent seulement 50 à 60 % à 5 ans. En cas de maladie métastatique, la durée de vie médiane est de l’ordre de 24 à 36 mois selon les sarcomes.

La prise en charge diagnostique et thérapeutique doit obligatoirement faire appel à une équipe pluridisciplinaire experte dans la prise en charge des sarcomes, afin d’avoir la meilleure chance de survie et le meilleur pronostic fonctionnel. Tout sarcome des tissus mous de l’adulte doit être enregistré dans la base nationale NetSarc et une relecture par le Réseau de référence en pathologie des sarcomes des tissus mous et des viscères (RRePS) est recommandée en raison de l’enjeu pronostique de qualité du diagnostic et de la fréquence des erreurs.

Épidémiologie et anatomopathologie

Le sex-ratio est de 1, l’âge médian au diagnostic est de 55 ans, et près de 20 % surviennent avant 35 ans. Les tumeurs stromales gastro-intestinales représentent l’entité la plus fréquente. Les localisations les plus fréquentes se situent au niveau du tronc, du rétropéritoine et de l’abdomen, puis des extrémités (membre inférieur plus souvent que membre supérieur) et enfin, plus rarement, tête et cou. D’après la classification de l’OMS, il existe une centaine de sous-types histologiques, dont les plus fréquents sont les liposarcomes, les léiomyosarcomes, les sarcomes à cellules fusiformes inclassés, les tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST). Le rhabdomyosarcome est le plus fréquent chez l’enfant et représente la moitié des cas de sarcomes pédiatriques. Les synovialosarcomes surviennent aux âges charnières entre pédiatrie et adulte. Les léiomyosarcomes ont un pic d’incidence plus tardif entre 50 et 59 ans (25 % des cas). Les sarcomes à cellules fusiformes et pléomorphes (anciennement dénommés histiocytofibrome malin) ont leur pic d’incidence entre 60 et 69 ans avec une augmentation régulière entre 30 et 70 ans.

Les liposarcomes également sont plus fréquents entre 60 et 69 ans, mai…

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