S10-P01-C05 Douleurs musculaires

S10-P01-C05 Douleurs musculaires

Douleur

Frédéric Aubrun
Date de mise à jour : 23/09/2021

Chapitre S10-P01-C05

Douleurs musculaires

Gérard Mick

 

Symptôme fréquent et invalidant, la douleur musculaire survient au cours de nombreuses affections, musculosquelettiques ou non, et pose le plus souvent un problème de diagnostic étiologique. Elle est peu sensible au traitement antalgique conventionnel, en particulier lorsqu’elle est chronique.

Principes généraux

Physiologie de la nociception musculaire

Le muscle strié est riche en nocicepteurs et en propriocepteurs. Les nocicepteurs sont en grande majorité des terminaisons nerveuses libres, la plupart localisées au voisinage des points moteurs, jonctions musculo-tendineuses et fascias. La douleur musculaire a pour caractéristique d’être ressentie de plusieurs façons : alors que la douleur cutanée est ressentie au niveau de la lésion tissulaire et la douleur viscérale le plus souvent à distance (dans une zone dite référée), la douleur musculaire peut être ressentie localement tout autant qu’à distance, dans des aires référées spécifiques à chaque muscle et qui dépendent de l’organisation anatomofonctionnelle du niveau métamérique en jeu.

Dans la majorité des cas, la douleur musculaire aiguë est ressentie localement, alors que la douleur musculaire chronique est ressentie de façon vague ou diffuse au niveau local et dans l’aire référée. La douleur musculaire aiguë survient la plupart du temps dans un contexte traumatique ou inflammatoire évident, mais elle peut n’être qu’un épiphénomène métamérique d’une affection radiculaire ou abarticulaire de voisinage. Que ce soit de façon aiguë ou chronique, la douleur musculaire s’accompagne quasi systématiquement d’une faiblesse motrice, qui doit être distinguée d’un déficit moteur, dont l’origine est alors neurologique : la faiblesse musculaire est une sensation subjective au repos et à l’effort, associée à une limitation de l’usage du muscle au cours de la contraction, de l’étirement ou de la simple sollicitation mécanique. La fatigue musculaire d’origine métabolique accroît une douleur musculaire préexistante, alors que la douleur après effort ischémique dépend d’une population de nocicepteurs différente de celle impliquée dans la douleur inflammatoire. Toute douleur musculaire réduit l’activité motrice volontaire et la contraction musculaire maximale par un phénomène d’inhibition médullaire métamérique : elle altère les contrôles moteurs et les stratégies motrices via des boucles fonctionnelles d’inhibition médullaires et supramédullaires. Douleur et sensation de faiblesse d’origine musculaire peuvent ainsi être co…

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