S10-P01-C10 Syndrome douloureux régional complexe

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Douleur

Frédéric Aubrun

Chapitre S10-P01-C10

Syndrome douloureux régional complexe

Denis Baylot, Frédéric Plantevin et Marie-Louise Navez

Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC), ou complex regional pain syndrome (CRPS) pour les Anglo-Saxons, est une pathologie qui revêt de multiples facettes actuellement mieux identifiées. La première description date de 1864 par S. Mitchell [50], puis les caractéristiques essentiellement cliniques, non spécifiques pour certaines, vont être regroupées dans des syndromes dénommés de manière diverse comme le syndrome de Sudeck, l’ostéoporose post-traumatique, la dystrophie sympathique réflexe, l’algoneurodystrophie, la causalgie, le syndrome épaule-main. Les critères diagnostiques ont évolué depuis et ont permis de caractériser le SDRC, reposant essentiellement sur des éléments cliniques, ressentis et constatés lors de l’examen, regroupant la douleur, un œdème des tissus, des troubles vasomoteurs, des rétractions et une déminéralisation osseuse.

Épidémiologie

La prévalence du SDRC est variable en fonction des critères diagnostiques choisis. Elle est estimée dans le travail de M. Mos [22] a environ 26,2 patients pour 100 000 personnes par an. Moins de 2 % des patients vont évoluer vers une forme chronique avec séquelles [5]. Le SDRC est plus fréquent chez la femme (trois femmes pour un homme) et peut survenir à tout âge. La médiane se situe entre 30 et 40 ans, mais il est décrit également chez l’adolescent et l’enfant.

Les facteurs déclenchants les plus fréquents du SDRC de type 1 sont les traumatismes orthopédiques et les fractures localisés dans six cas sur dix aux membres supérieurs (main, poignet, épaule) [22] surtout si la phase péri-opératoire est douloureuse [52].

Parmi les facteurs favorisants, on retrouve le traumatisme, décrit souvent comme mineur mais déterminant s’il est répété, l’immobilisation du membre atteint, le rôle de certains médicaments prescrits de manière concomitante comme le phénobarbital, les barbituriques, la trithérapie anti-VIH, la ciclosporine. Certaines pathologies sont également favorisantes comme l’infarctus du myocarde, le diabète, les maladies inflammatoires en particulier les patients avec un HLA-B62, DQ8 positif [24], le cancer, la grossesse pour le SDRC localisé à la hanche [22]. L’accident vasculaire cérébral peut se compliquer d’un SDRC. Des facteurs génétiques participent également, tandis que l’implication de certains facteurs reste controversée, comme la prise en charge de la douleur initiale, le type de traitement chirurgical (ost&…

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