S12-P07-C06 Endométriose digestive

S12-P07-C06 Endométriose digestive

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P07-C06

Endométriose digestive

Mahaut Leconte et Bertrand Dousset

 

L’endométriose est une maladie fréquente qui touche 8 à 10 % des femmes en âge de procréer [38]. Elle est responsable de douleurs pelviennes chroniques et d’infertilité, et représente à ce titre un handicap durable dans la vie des malades avec des conséquences majeures sur leur vie sociale, professionnelle et sur leur vie de couple [30]. Elle constitue un problème de santé publique tant par sa forte incidence que par le coût considérable qu’elle engendre pour la société, estimé à plus de 2 800 : par individu et par an aux États-Unis [69]. Les atteintes digestives concernent 8 à 12 % des endométrioses [8] et s’observent majoritairement dans le cadre d’une endométriose pelvienne profonde, qui est une forme sévère et multifocale d’endométriose. Les localisations préférentielles sont le rectum, le sigmoïde et la région iléocolique droite. Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de la maladie, hormis l’exérèse chirurgicale des lésions. Les traitements médicaux utilisés reposent sur une hormonothérapie visant à bloquer la fonction ovarienne dont l’effet n’est que suspensif et transitoire. La connaissance des mécanismes à l’origine de la maladie endométriosique progresse cependant et des études expérimentales ont ouvert d’autres perspectives thérapeutiques.

Description générale de l’endométriose

Définitions

L’endométriose se définit comme la présence ectopique de tissu endométrial fonctionnel en dehors de la cavité utérine, situé à distance de l’endomètre, et sans connexion avec lui. Chez les malades endométriosiques, l’endomètre situé en position normale est appelé endomètre eutopique et les lésions d’endométriose sont désignées sous le nom d’endomètre ectopique. L’endomètre ectopique reste sensible aux variations hormonales du cycle menstruel, comme l’endomètre eutopique. Ainsi la chute brutale des taux plasmatiques d’œstrogènes et de progestérone à la fin de la phase lutéale provoque-t-elle une desquamation des cellules épithéliales et la survenue d’un saignement, aussi bien dans l’endomètre eutopique que dans l’endomètre ectopique. Ce saignement qui se reproduit à chaque période menstruelle aboutit à une inflammation chronique dont la traduction clinique est la survenue de douleurs pelviennes cycliques à recrudescence per menstruelle. L’endométriose est ainsi considérée comme une maladie bénigne, chronique, inflammatoire et œs…

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