S12-P08-C05 Chimioprévention du cancer colorectal

S12-P08-C05 Chimioprévention du cancer colorectal

S12

Gastro-entérologie

Stanislas Chaussade et Romain Coriat

Chapitre S12-P08-C05

Chimioprévention du cancer colorectal

Robert Benamouzig

La chimioprévention du cancer consiste à utiliser des agents chimiques pour prévenir ou inhiber le développement du processus de carcinogenèse. Cette intervention peut être envisagée à tous les stades de la carcinogenèse, depuis l’apparition des premières anomalies moléculaires dans des cellules encore morphologiquement normales jusqu’au stade de tumeur invasive. La chimioprévention peut aussi être utilisée pour tenter de diminuer l’apparition de récidives tumorales ou de nouvelles tumeurs chez des patients déjà traités pour un cancer. Parmi les très nombreux agents candidats en cours d’évaluation, nous ne traiterons ici que de ceux déjà bien évalués chez l’homme.

Concepts et méthodes

Les composés administrés au long cours doivent être efficaces tout en présentant une toxicité minime et un coût acceptable pour pouvoir être largement utilisés.

Le choix de la population cible est important. Le traitement d’une population à risque standard expose de très nombreux patients aux éventuels effets secondaires du produit pour un bénéfice limité (faible nombre de cancers attendus) tout en entraînant un coût important. Le traitement d’une population à risque élevé est plus légitime.

Le développement de ces agents repose sur des bases classiques : phase I appréciant la toxicité et la pharmacodynamie ; phase II avec études randomisées en double aveugle évaluant l’efficacité du produit sur des marqueurs intermédiaires corrélés à l’apparition des tumeurs comme par exemple l’étude de la prolifération cellulaire colique ; puis phase III avec des études randomisées en double aveugle évaluant l’efficacité réelle du produit sur l’apparition ou la récurrence des tumeurs. L’approche la plus généralement retenue consiste à évaluer l’effet du composé testé chez des patients présentant des adénomes coliques ayant été réséqués et à haut risque de récidive ou chez des patients opérés d’un cancer colorectal de bon pronostic. Cette sélection permet une évaluation portant sur des effectifs moindres que ceux nécessaires si l’on considérait la population générale. Une approche alternative consiste à évaluer l’effet de ces drogues sur des polypes du côlon distal laissés en place puis régulièrement surveillés endoscopiquement.

Une fois l’efficacité d’une drogue prouvée, il reste à en apprécier l’intérêt réel. En effet, le bénéfice « vrai » doit être appré…

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