S14-P01-C20 Sémiologie neurologique vésicosphinctérienne

S14-P01-C20 Sémiologie neurologique vésicosphinctérienne

S14

Neurologie

Vincent Navarro
Date de mise à jour : 22/07/2021

Chapitre S14-P01-C20

Sémiologie neurologique vésicosphinctérienne

Gérard Amarenco

 

Les troubles vésicosphinctériens sont d’une grande fréquence au cours des pathologies neurologiques, qu’il s’agisse d’atteintes centrales encéphaliques ou spinales, périphériques ou dysautonomiques [1]. La multiplicité et l’étagement dans tout le névraxe des centres régulateurs activateurs ou inhibiteurs, les voies de conduction protéiformes (somatiques et végétatives), expliquent la grande probabilité de retrouver un ou plusieurs troubles urinaires (mais aussi anorectaux et génitosexuels) au cours de toute pathologie neurologique, que cette dernière soit focale, diffuse, lésionnelle, dégénérative, fixée ou évolutive.

Ces troubles sphinctériens impactent naturellement la qualité de vie des patients, mais ont surtout pour nombre d’entre eux un potentiel d’agressivité sur la vessie elle même et sur le haut appareil urinaire avec un risque important (mais variable suivant le niveau lésionnel de l’atteinte neurologique et de la typologie clinique et urodynamique des troubles) de dégradation fonctionnelle rénale. Par la possible répétition des infections urinaires secondaires à la mauvaise vidange vésicale, par l’excès de pression intravésicale induite par la perte d’inhibition corticale de l’activité motrice détrusorienne, une atteinte du haut appareil conduisant à une insuffisance rénale peut survenir, complexifiée parfois par de redoutables complications infectieuses telles les septicémies à point de départ urinaire.

Ces troubles sphinctériens sont aussi des facteurs pouvant potentiellement modifier les autres symptômes neurologiques et notamment motricité et spasticité dont on connaît les interrelations avec les stimulations extéroceptives et intéroceptives en raison d’une modulation croisée tant spinale que corticale.

Enfin, les troubles sphinctériens pourraient probablement intervenir dans le déterminisme de l’évolution même de certaines pathologies neurologiques en raison de stimulations antigéniques induites par le dysfonctionnement sphinctérien (infections urinaires, modification du microbiome urinaire et du microbiote intestinal) comme par exemple au cours de pathologies neurologiques à composante dysimmunitaire (sclérose en plaques, certaines neuropathies périphériques, etc.).

Typologie clinique des troubles vésicosphinctériens

Le dysfonctionnement urinaire peut concerner toute phase du cycle continence-miction. Il peut en effet impacter la phase de remplissage définie par la faculté de la vessie à se laisser distendre progressivement sans élever ses pressions grâce, d’une part, à ses propriétés …

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