S14-P01-C03 Sémiologie des atteintes des voies visuelles

S14-P01-C03 Sémiologie des atteintes des voies visuelles

S14

Neurologie

Vincent Navarro

Chapitre S14-P01-C03

Sémiologie des atteintes des voies visuelles

Dan Milea

 

Une atteinte des voies visuelles afférentes peut se manifester par une baisse d’acuité visuelle, mais aussi par un déficit périphérique du champ visuel qui peut laisser une vision centrale intacte [1]. Dans ce dernier cas, les plaintes visuelles peuvent être retardées ou mal exprimées par les patients, conduisant à un retard de prise en charge. Une atteinte de la vision des couleurs ou de la vision des contrastes peut accompagner, voire précéder une atteinte plus manifeste de la vision.

Une baisse visuelle peut être le résultat d’une atteinte :

– des structures antérieures du globe oculaire (cornée, cristallin) ;

– ou alors d’une atteinte plus postérieure des voies visuelles afférentes, de la rétine au lobe occipital.

Il est très important d’effectuer cliniquement cette séparation d’emblée en consultation, afin de mieux orienter la démarche diagnostique ultérieure.

Interrogatoire

Malgré le développement récent des techniques modernes d’exploration oculaire, l’interrogatoire garde toute son importance dans l’orientation diagnostique initiale d’une baisse visuelle [3]. Ainsi, en précisant le mode d’installation de la baisse visuelle, l’interrogatoire peut apporter des informations importantes concernant le siège anatomique de l’atteinte :

– une cécité monoculaire transitoire durant quelques secondes ou minutes oriente plutôt vers une amaurose transitoire d’origine embolique (carotidienne ou cardiaque) ;

– une cécité brutale monoculaire définitive évoque une occlusion vasculaire rétinienne, une hémorragie intravitréenne, un décollement de rétine ou une neuropathie optique ischémique ;

– une baisse visuelle rapide en quelques jours avec douleur à la mobilisation des globes oculaires oriente vers une neuropathie optique inflammatoire ;

– une baisse visuelle très progressive peut résulter d’une cataracte, d’une neuropathie optique compressive ou encore toxique ;

– une amputation altitudinale d’un hémi-champ visuel (supérieur ou inférieur) oriente d’emblée vers la possibilité d’une pathologie vasculaire, soit de la rétine, soit du nerf optique ;

– une altération bitemporale des champs visuels oriente d’emblée vers une maladie chiasmatique (Figure S14-P01-C03-1) ;

 

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