S14-P01-C09 Mémoire

S14-P01-C09 Mémoire

S14

Neurologie

Vincent Navarro

Chapitre S14-P01-C09

Mémoire

Serge Bakchine

Rappels et terminologie [2]

La mémoire peut se définir comme le système fonctionnel qui permet d’enregistrer, de conserver et de rappeler des données dans un système physique, le cerveau. Dans la littérature psychologique, le terme de « capacités » ou de « fonctions » mnésiques est préféré à celui de « mémoire » (au singulier). Ce terme pluriel a l’avantage de mettre l’accent sur l’hétérogénéité et la multiplicité des processus qui interviennent dans la fonction appelée mémoire et qui la structurent.

La littérature actuelle emploie une terminologie qui désigne de façon précise ces différents intervenants. Lors de processus pathologiques, chacun d’entre eux peut être le niveau exclusif ou prédominant de l’atteinte fonctionnelle. Il est donc utile de connaître la signification précise des termes les plus fréquemment rencontrés.

Le terme de mémoire à court terme désigne classiquement le stockage transitoire (15 à 20 secondes) des informations dans une zone tampon de capacité limitée. Cette capacité est mesurée par exemple par l’empan chiffré, valeur de la plus grande série de chiffres d’une unité que l’on peut restituer dans l’ordre immédiatement après sa présentation (habituellement autour de 9 pour un sujet jeune). Le terme de mémoire à court terme tend à être remplacé par celui de mémoire de travail (working memory en anglais). Ce terme désigne un concept plus complexe. Il s’agit d’une « mémoire en ligne », un compartiment mnésique permettant le maintien, pendant un temps limité, des données soit en vue de leur conditionnement pour le passage en mémoire à long terme, soit de façon à les manipuler ou les utiliser dans un intervalle bref nécessaire à l’aboutissement d’une tâche.

La mémoire à long terme représente le stockage définitif, de capacité et de durée théoriquement illimitées. Le passage de l’une à l’autre (l’encodage), parfois automatique, implique habituellement des stratégies volontaires. Le maintien en mémoire à long terme impose un processus de consolidation de la trace mnésique. Une altération du processus de consolidation entraîne un oubli.

Une amnésie antérograde correspond à l’incapacité à mémoriser de nouvelles informations (c’est-à-dire présentées après l’installation des troubles mn&ea…

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