S14-P03-C03 Syndromes neurologiques paranéoplasiques

S14-P03-C03 Syndromes neurologiques paranéoplasiques

S14

Neurologie

Vincent Navarro

Chapitre S14-P03-C03

Syndromes neurologiques paranéoplasiques

Bastien Joubert et Jérôme Honnorat

 

Les syndromes neurologiques paranéoplasiques (SNP) sont des affections rares qui surviennent en association avec un cancer et ne s’expliquent pas par une complication métabolique, carentielle, métastatique, infectieuse ou iatrogène. Ils précèdent la découverte du cancer ou de sa récurrence dans 65 % des cas [30]. L’atteinte est le plus souvent limitée au seul système nerveux [24], mais peut concerner aussi bien le système nerveux central, périphérique ou autonome, et entraîne souvent une atteinte multifocale. Le tableau débute généralement de façon aiguë ou subaiguë et se stabilise après quelques mois.

L’incidence de ces syndromes rares reste mal connue. Sur une période de 9 ans, seuls 980 SNP ont été identifiés par un consortium européen regroupant onze pays et vingt-deux centres [30]. L’incidence variait considérablement d’un pays à l’autre, ce qui suggère que ces syndromes restent largement sous-diagnostiqués. On estime qu’un SNP survient chez moins de 0,01 % des patients atteints de cancer [24]. Cette prévalence varie d’un cancer à l’autre, atteignant jusqu’à 3 % pour le cancer pulmonaire à petites cellules et 15 % pour les thymomes malins.

La découverte d’anticorps onconeuronaux circulants spécifiques des SNP a permis une avancée majeure dans la compréhension de ces syndromes. Ceux-ci sont ainsi considérés comme des manifestations auto-immunes ; une immunisation par réactivité croisée contre des antigènes neuronaux anormalement exprimés par les cellules tumorales est classiquement évoquée.

Les anticorps onconeuronaux sont généralement dirigés contre des antigènes intracellulaires et permettent d’affirmer le caractère paranéoplasique du trouble neurologique et d’orienter la recherche du cancer associé (Tableau S14-P03-C03-I). Leur rôle pathogène n’a, par contre, pas pu être établi et ils ne sont sans doute que le reflet d’une réaction immunitaire cytotoxique principalement médiée par les lymphocytes T CD8+ [24]. Les syndromes neurologiques auxquels ils sont associés sont généralement de mauvais pronostic car ils sont le reflet d’une mort neuronale et les traitements ne permettent le plus souvent que d’obtenir une stabilisation des symptômes.

 

Tableau S14-P03-C03-I Principaux anticorps associés aux syndromes neurologiques paranéoplasiques.

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