S15-P01-C07 Myopathies métaboliques

S15-P01-C07 Myopathies métaboliques

S15

Pathologie musculaire

Chapitre S15-P01-C07

Myopathies métaboliques

Pascal Laforêt

 

Les myopathies métaboliques forment un groupe de maladies en rapport avec une anomalie génétique du métabolisme musculaire, dont le dépistage est très important en raison du nombre croissant d’approches thérapeutiques. Dans ce chapitre seront abordées les affections musculaires métaboliques en rapport avec des anomalies du métabolisme glucidique (glycogénoses musculaires) ou du métabolisme des graisses (lipidoses musculaires). Les myopathies mitochondriales sont traitées chapitre S15-P01-C08.

La principale source d’énergie servant au fonctionnement musculaire provient de l’alimentation, et doit être transformée en adénosine triphosphate (ATP) à travers le métabolisme énergétique afin de permettre la contraction musculaire. Au cours de l’exercice, les réserves d’ATP sont utilisées dans les 30 premières secondes, puis les hydrates de carbone et les graisses deviennent rapidement les sources essentielles de carburant ; les modalités d’utilisation de ces sources d’énergie dépendent de l’intensité et de la durée de l’exercice, de la condition physique, et du statut nutritionnel de l’individu. Schématiquement, le muscle au repos utilise essentiellement les acides gras, puis, durant la première phase de l’exercice, l’énergie provient des réserves de glycogène et du glucose sanguin. Lorsque l’intensité et la durée de l’exercice augmentent, survient une augmentation de l’entrée de glucose dans la cellule musculaire, avec mise en jeu de la glycolyse anaérobie lors des exercices intenses. En revanche, lors des exercices à faible intensité, il existe une augmentation progressive de l’utilisation des acides gras par rapport à celle du glucose sanguin, et l’oxydation des lipides devient la principale source d’énergie lors des exercices prolongés.

Les myopathies métaboliques sont des affections génétiques dues à un dysfonctionnement de l’une des voies suivantes : glycolyse et glycogénolyse, oxydation des graisses, chaîne respiratoire mitochondriale. Les phénotypes de ces myopathies dépendent principalement de la nature de l’anomalie enzymatique, et elles se manifestent soit par un tableau d’intolérance à l’effort pouvant être compliquée d’épisodes de rhabdomyolyses, soit par une faiblesse musculaire permanente susceptible d’être associée à des atteintes cardiaque ou respiratoire.

L’intolérance à l’effort est un motif fréquent de consultation en pathologie musculaire et se définit par la présence de myalgies souvent associées à une perte en puissance musculaire (fatigabilité) déclenchées par les efforts. Ces symptômes sont généralement proportionnels à l’intensité de l’exercice pratiqué et peuvent s’accompagner de courbatures anormalement prolongées ou se compliquer d’épisodes de rhabdomyolyses. Les accès de…

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