S16-P01-C02 Schizophrénie et délire chronique

S16-P01-C02 Schizophrénie et délire chronique

S16

Psychiatrie

Michel Lejoyeux
Date de mise à jour : 28/09/2023

Chapitre S16-P01-C02

Schizophrénie et délire chronique

Pierre-Michel Llorca

 

Le terme « schizophrénie » est employé dans le langage courant dans divers acceptions trompeuses :

– appliqué à des situations de la vie quotidienne, il fait souvent référence à la notion floue de « dédoublement de la personnalité » ;

– utilisé pour décrire des troubles psychiatriques, il correspondrait à une maladie grave, fréquemment associée à l’idée de dangerosité.

Le caractère polysémique de ce mot rend souvent confuse la représentation de cette maladie psychiatrique qui est parmi les plus invalidantes et qu’il convient de définir.

Ce terme a été forgé par le psychiatrie E. Bleuler [6] et utilisé pour la première fois en 1908 lors qu’il présenta son traité intitulé : Dementia Praecox oder die Gruppe der Schizophrenien (« La démence précoce ou le groupe des schizophrénies »). Bleuler approuvait la plupart des observations cliniques de Kraepelin qui avait proposé dès 1896, la notion de dementia praecox (« démence précoce ») et donc d’évolution forcément déficitaire du trouble. Toutefois, il considérait que cette maladie avait une base neurologique et que sa compréhension passait par la prise en compte des phénomènes psychiques inconscients. Le mot schizophrénie du grec schizen (fendre) et phren (âme, esprit) soulignait, pour lui, une caractéristique fondamentale de ce trouble : la scission (Spaltung) du fonctionnement psychique. Pour cet auteur, la notion de « groupe des schizophrénies », soulignait également l’hétérogénéité de troubles, pouvant avoir une présentation clinique proche.

Depuis plus d’un siècle, le terme « schizophrénie » a été conservé, mais la notion de « groupe » n’est plus à proprement parler utilisée, même si les différents sous-types, définis dans les classifications que nous verrons, y font référence.

En ce qui concerne la notion de délire chronique, il s’agit d’une entité dont le statut nosographique a souvent été discuté, mais ayant eu une place importante dans la psychiatrie française. Elle est caractérisée par la présence au premier plan de manifestations délirantes relativement isolées, ce qui les distingue de la schizophrénie. Ces troubles ont peu de spécificités, notamment en terme de prise en charge.

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