S16-P01-C08 Troubles du comportement alimentaire

S16-P01-C08 Troubles du comportement alimentaire

S16

Psychiatrie

Michel Lejoyeux

Chapitre S16-P01-C08

Troubles du comportement alimentaire

Aymeric Petit

 

La Haute Autorité de santé a proposé en 2010 une définition du trouble de comportement alimentaire (TCA) faisant de celui-ci « un trouble du comportement visant à contrôler son poids et altérant de façon significative la santé physique comme l’adaptation psychosociale, sans être secondaire à une affection médicale ou à un autre trouble psychiatrique » [1]. Différents facteurs expliqueraient l’apparition de ces troubles pouvant engager le pronostic vital dans ses formes les plus sévères. Une prise en charge pluridisciplinaire associant les traitements somatiques, nutritionnels et psychologiques est maintenant reconnue par les spécialistes.

Définition et classification

Anorexie

L’anorexie mentale est définie, selon le DSM-IV, par le refus de maintenir le poids corporel au niveau ou au-dessus d’un poids minimum normal pour l’âge et pour la taille, la peur intense de prendre du poids ou des formes alors que le poids est inférieur à la normale, une altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, une influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi ou un déni de la gravité de la maigreur actuelle. Chez les femmes post-pubères, l’aménorrhée (absence d’au moins trois cycles menstruels consécutifs) complète le diagnostic [2].

Le DSM-IV distingue deux types d’anorexie mentale :

– type restrictif (restricting type), lorsque le sujet n’a pas présenté de crises de boulimie, ni recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs ;

– type avec crises de boulimie/vomissements ou prise de purgatifs (binge eating/purging type).

Le diagnostic d’anorexie mentale selon la CIM-10 repose sur chacun des éléments suivants [14] :

– poids normal inférieur à la normale de 15 %. Chez les patients prépubères, prise de poids inférieur à celle qui est escomptée pendant la période de croissance ;

– la perte de poids est provoquée par le sujet par le biais d’un évitement des « aliments qui font grossir », fréquemment associé à au moins une des manifestations suivantes : vomissements provoqués, utilisation de laxatifs, pratique excessive d’exercice physique, utilisation de « coupe-faim » ou de diurétiques ;

– une psychopathologie spécifique consistant en une perturbation de l’image du corps associée à l’intrusion d’une idée surinvestie : la peur de grossir. Le sujet s’impose une limite de poids inférieure à la…

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