S18-P01-C04 Les pathologies les plus fréquentes chez l’octogénaire et leurs particularités

S18-P01-C04 Les pathologies les plus fréquentes chez l’octogénaire et leurs particularités

S18

Gériatrie

Muriel Rainfray

Chapitre S18-P01-C04

Les pathologies les plus fréquentes chez l’octogénaire
et leurs particularités

Maladie dépressive et troubles anxieux

Sylvie Bonin-Guillaume, Caroline Masse-Sibille et Pierre Vandel

Les troubles de l’humeur et les troubles anxieux sont les troubles psychiatriques les plus fréquemment rencontrés en population gériatrique. Les intrications fréquentes entre troubles dépressifs, anxieux, et les maladies chroniques des personnes âgées rendent le diagnostic et la prise en charge parfois difficile ; d’autant que la symptomatologie est parfois atypique, favorisant les errances diagnostiques. Le traitement pharmacologique repose sur des indications et recommandations précises qu’il convient de respecter pour favoriser la rémission des troubles tout en limitant le risque d’effet indésirable.

Enfin la collaboration entre médecin somaticien et psychiatre reste très utile dans les situations et prises en charge complexes.

Troubles dépressifs

La dépression est actuellement considérée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme la première cause d’invalidité dans le monde tous âges confondus et représente donc un véritable enjeu de santé publique. En population générale, la dépression atteint 11 à 13 % des personnes âgées de 65 ans et plus ; 25 % des sujets âgés hospitalisés ; et 40 % des sujets âgés en établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD), probablement avec une sous-estimation dans certains cas, car les troubles dépressifs ne sont pas systématiquement recherchés [8].

Les troubles dépressifs peuvent se retrouver dans différents cadres nosologiques, à savoir celui d’un état dépressif caractérisé unique ou avec des récurrences, ou celui des troubles bipolaires de l’humeur avec une alternance de phases dépressives et (hypo)maniaques.

Physiopathologie de la maladie dépressive (cas de l’état dépressif caractérisé)

L’« hypothèse aminergique », énoncée en 1960, postule qu’il existe un déficit en neurotransmetteurs en particulier de sérotonine et/ou de noradrénaline dans différentes régions cérébrales en proportions variables selon ces zones et avec des différences interindividuelles. On observe également une dérégulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, responsable en partie d’une atrophie hippocampique. Ce phénomène perturbe le système immunitaire et les médiateurs de l’inflammation et, avec l’avancée en âge, on assiste à un effet d’emballement qui peut entraîner la …

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