S19-P03-C11 Pathologie infectieuse cutanée courante

S19-P03-C11 Pathologie infectieuse cutanée courante

S19

Dermatologie

Dan Lipsker

Chapitre S19-P03-C11

Pathologie infectieuse cutanée courante

Nicolas Dupin

Parasitoses cutanées

Gale

La gale est une ectoparasitose liée à Sarcoptes scabiei ; la contamination est strictement interhumaine, la durée de vie du parasite en dehors de l’homme est de 24 à 48 heures [4]. La gale nécessite des contacts répétés et est classée dans les infections sexuellement transmissibles (IST) dites mineures, au même titre que les poux pubiens ou les molluscums contagiosums de localisation périgénitale. Il y a très peu de sarcoptes adultes femelles sur un patient, entre 5 et 10. Ce nombre est beaucoup plus élevé, jusqu’à 1 000, dans les gales hyperkératosiques chez les patients immunodéprimés. La transmission à l’homme de gales animales est possible, responsable d’une éruption prurigineuse, le plus souvent réversible spontanément. L’incubation est de 3 semaines en cas de primo-infestation et plus courte (1 à 2 jours) en cas de ré-infestation. Le symptôme cardinal de la gale est le prurit, et l’on considère que tout prurit est une gale jusqu’à preuve du contraire. Le diagnostic est clinique, et l’on distingue deux types de lésions élémentaires, le sillon (Figure S19-P03-C11-1) et la vésicule perlée. La topographie des lésions et du prurit est plutôt antérieure et les localisations évocatrices sont les espaces interdigitaux, les faces antérieures des poignets, les coudes, les emmanchures axillaires antérieures, les mamelons, l’ombilic, le sommet des courbures des fesses, les faces internes des cuisses, les organes génitaux externes, avec notamment une grande fréquence à ce niveau de chancres scabieux. Les chancres scabieux sont des lésions papuleuses ou papulonodulaires dépassant rarement 1 cm, de couleur brune ou violine. Chez les gens propres, il y a peu de lésions spécifiques. La gale hyperkératosique correspond à une forme érythrodermique (Figure S19-P03-C11-2), le prurit est minime et les sarcoptes innombrables. Chez le nourrisson, les lésions sont volontiers vésiculopustuleuses et palmoplantaires, avec présence de nodules dans les grands plis. Le diagnostic repose sur la mise en évidence de l’acarien dans le sillon grâce au prélèvement parasitologique qui n’est cependant pas obligatoire pour instaurer le traitement. L’examen au dermatoscope permet également de mettre en évidence, avec une sensibilité proche de l’examen parasitologique, le sarcopte, qui apparaît en forme d’aile de deltaplane à l’une des extrémités du sillon.

 

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