S20-P01-C02 Allergies alimentaires

S20-P01-C02 Allergies alimentaires

S20

Allergologie

Antoine Magnan

Chapitre S20-P01-C02

Allergies alimentaires

Christophe Dupont

 

Les allergies alimentaires sont des réactions de nature immunologique aux aliments, dites IgE-médiées, si elles s’associent à la positivité des tests cutanés (skin prick tests) et du dosage des IgE spécifiques de l’aliment incriminé ou non IgE-médiées, si ces tests sont négatifs. Une réaction de nature enzymatique à un aliment est dénommée intolérance, comme l’intolérance au lactose. Chez le petit enfant, les allergies alimentaires non IgE-médiées sont probablement plus nombreuses, notamment pour le lait et le blé, mais de reconnaissance plus difficile dans les études épidémiologiques. Les allergènes alimentaires majeurs sont des glycoprotéines solubles dans l’eau, dérivées des animaux et des plantes, qui gardent leur pouvoir immunogène malgré l’acidité de l’estomac et la digestion par les protéases. Le traitement par la chaleur influe considérablement, dans un sens ou dans l’autre, l’allergénicité des protéines alimentaires.

Prévalence et évolution

Les allergies alimentaires touchent les sujets de façon différente selon l’âge. Le lait de vache et l’œuf sont les allergènes alimentaires dominant chez l’enfant, la fréquence variant pour le blanc d’œuf entre 1,5 et 3,2 %. Les autres allergènes chez l’enfant sont l’arachide, les noix, notamment de cajou, le sésame, le kiwi, dont la responsabilité semble augmenter actuellement, de même que celle du blé et du soja, souvent dans une forme non IgE-médiée. Chez l’adulte, l’arachide, les « fruits à coque » comme les noix, les crustacés et le poisson sont les causes les plus fréquentes d’allergie. Jusqu’à 25 % des adultes rapportent des symptômes liés à certains aliments, mais la prévalence des allergies alimentaires IgE-médiées chez l’adulte reste inférieure à 3 %. Des différences géographiques existent, liées aux habitudes alimentaires, comme le montrent les études dans des pays où cohabitent plusieurs communautés différentes.

La plupart des réactions allergiques aux aliments surviennent lors de la première exposition orale connue, notamment dans le cas de l’œuf et de l’arachide, ce qui suggère un mode de sensibilisation particulier, peut-être précoce, intra-utérin, ou plus tardif, par voie transcutanée, ce qui expliquerait la forte association de l’allergie à ces aliments à la dermatite atopique [11]. L’allergie aux protéines du lait de vache, la plus fréquente des allergies alimentaires chez le petit nourrisson, semble en revanche pouvoir survenir après un certain temps de consommation orale. Les allergies alimentaires de l’enfant tendent à dispara&ic…

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