S21-P02-C04 Nodule thyroïdien

S21-P02-C04 Nodule thyroïdien

S21

Endocrinologie

Jean-Louis Wémeau

Chapitre S21-P02-C04

Nodule thyroïdien

Christine Do Cao

 

Les nodules correspondent à des anomalies morphologiques focales du tissu thyroïdien, parfois perçues comme des formations arrondies. Ils résultent du développement adaptatif et du vieillissement de la thyroïde. La majorité des nodules, souvent de petite taille et inapparents, sont et resteront bénins. D’autres nodules, plus volumineux, visibles ou gênants, peuvent être responsables de compression, se remanier par des hémorragies ou de la nécrose. Un faible nombre de nodules sont fonctionnels, capables de capter l’iode et de déterminer un jour ou l’autre une hyperthyroïdie. Enfin, 5 à 10 % des nodules correspondent à des tumeurs malignes. Il est vraisemblable que la moitié de la population française adulte héberge un ou des nodules thyroïdiens. Le défi est d’identifier la faible proportion de patients porteurs de cancers cliniques à opérer et, à l’inverse, d’éviter aux autres une chirurgie inutile et loin d’être anodine, tout en proposant une surveillance efficace, non anxiogène et médico-économiquement raisonnable. Comment comprendre, évaluer, surveiller et traiter le nodule thyroïdien ? Que retenir de l’échographie thyroïdienne et de la cytoponction, qui sont actuellement les examens clefs de l’évaluation du nodule ?

Histoire naturelle des nodules thyroïdiens

La pathologie nodulaire thyroïdienne est fréquente. On estime que 5 % de la population présente un nodule thyroïdien palpable ; le seuil de perception clinique (entre 1 et 2 cm) dépendant de la consistance du nodule et de sa topographie (un nodule postérieur ou plongeant est difficile à examiner). En réalité, près de 40 à 60 % des adultes explorés en échographie avec une sonde à haute fréquence – capable de détecter des lésions de 2 à 3 mm – sont porteurs de nodules, uniques ou multiples, de taille et d’échostructure variables.

Une autre donnée disponible est la fréquence des incidentalomes thyroïdiens, c’est-à-dire des nodules thyroïdiens repérés fortuitement par un procédé d’imagerie non dédié : 16 % en cas de scanner ou d’IRM, 9 % à l’occasion d’un écho-Doppler carotidien et environ 2 % lors de la TEP au18F-FDG (tomographie par émission de positons au fluorodésoxyglucose). Les causes habituelles des nodules thyroïdiens sont indiquées dans le Tableau S21-P02-C04-I. La majorité des nodules est le fait d’une dystrophie bénigne associant des lésions kystiques, des adénomes microvésiculaires ou colloïdes, plus ou moins remaniés. Les thyroïdites peuvent aussi générer des nodules où se concentre le processus inflammatoire ou donner …

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