S21-P08-C03 Épidémiologie des diabètes et des complications de l’hyperglycémie chronique

S21-P08-C03 Épidémiologie des diabètes et des complications de l’hyperglycémie chronique

S21

Endocrinologie

Jean-Louis Wémeau

Chapitre S21-P08-C03

Épidémiologie des diabètes et des complications de l’hyperglycémie chronique

Dominique Simon

En 2015, le diabète est devenu un véritable problème de santé publique, avec un coût majeur pour les individus et pour la société, essentiellement du fait du développement « épidémique » du diabète de type 2 dont la croissance rapide est liée au vieillissement des populations et aux changements du mode de vie dans les domaines de l’activité physique et de l’alimentation, entraînant une explosion de l’obésité. L’International Diabetes Federation (IDF) indiquait une prévalence du diabète chez l’adulte (de 20 à 79 ans) dans le monde entier de 8,3 % en 2013, qui devrait atteindre 10,1 % en 2035, avec un nombre de diabétiques adultes devant passer de 382 à 592 millions, surtout du fait d’une augmentation explosive dans les pays en voie de développement [6].

Nous allons tout d’abord donner la définition du diabète avec ses critères diagnostiques puis voir la classification des diabètes avant de présenter les données épidémiologiques descriptives (prévalence et incidence) et les facteurs de risque permettant d’envisager des moyens de prévention, avant de terminer par l’épidémiologie des complications du diabète, incluant les données de mortalité. Nous nous limiterons aux données épidémiologiques concernant le diabète de type 1 et le diabète de type 2, les plus fréquents et les seuls types de diabète ayant fait l’objet d’études épidémiologiques, et nous ne parlerons pas du diabète gestationnel.

Définition et critères diagnostiques du diabète

Le diabète est une affection métabolique caractérisée par la présence d’une hyperglycémie chronique. Les critères diagnostiques actuels reprennent pour l’essentiel ceux que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait édictés en 1980 en s’appuyant sur des bases épidémiologiques solides. Cependant, depuis 1999, l’OMS a abaissé la limite de la glycémie à jeun de 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 1,26 g/l (7,0 mmol/l) pour emboîter le pas de l’American Diabetes Association (ADA) qui souhaitait simplifier les procédures diagnostiques du diabète en se passant de l’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO). En effet, dans l’étude DECODE, cet abaissement du seuil à 1,26 g/l permettait d’obtenir, avec la glycémie à jeun, une prévalence du diabète à peu près identique à celle obtenue en utilisant la glycémie à la 2e heure de l’HGPO. Ce même souci de simplifier les procédures diagnostiques du di…

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