S22-P01-C05 Exploration hémodynamique pulmonaire

S22-P01-C05 Exploration hémodynamique pulmonaire

S22

Pneumologie

Vincent Cottin

Chapitre S22-P01-C05

Exploration hémodynamique pulmonaire

Matthieu Canuet, Marianne Riou, Armelle Schuller, Irina Enache et Olivier Sitbon

 

En 1929, Werner Forssman, jeune interne berlinois est le premier à montrer que l’on peut introduire un cathéter dans les cavités cardiaques droites à partir d’une veine du bras, en réalisant cet examen sur lui-même. Il obtiendra en 1956 le prix Nobel de médecine conjointement avec les Dr André Cournand et Dickinson Richards, qui ont contribué au développement de la technique du cathétérisme cardiaque et aux premiers travaux sur la physiopathologie de la circulation pulmonaire. C’est avec l’élaboration du cathéter à ballonnet qui, « flottant » dans la circulation veineuse, est entraîné par cette dernière, que le cathétérisme cardiaque droit va prendre un véritable essor et être largement utilisé sur le plan clinique à partir des années 1970. Ces cathéters à ballonnet, communément appelés cathéters de « Swan et Ganz », ont été développés pour la mesure des pressions, mais également du débit cardiaque par la technique de thermodilution.

Actuellement, même si l’usage du cathétérisme cardiaque droit est moins fréquent, notamment grâce au développement de techniques non invasives comme l’échographie cardiaque ou l’imagerie par résonance magnétique, sa pratique reste fondamentale dans certaines situations cliniques dont l’exploration d’une hypertension pulmonaire sévère. Dans cette situation il constitue en effet l’examen de référence et un préalable indispensable à l’initiation d’une thérapeutique spécifique.

Physiologie et valeurs normales de la circulation pulmonaire

La circulation pulmonaire constitue la circulation « fonctionnelle » du poumon. Il s’agit d’un système à haute compliance et à basse pression, ce qui permet la répartition homogène du sang dans les capillaires pulmonaires et ainsi les échanges gazeux en maintenant des rapports ventilation/perfusion (V/Q) proches de 1, tout en limitant le travail du ventricule droit [8]. Elle comporte la circulation artérielle pulmonaire, la circulation capillaire, dont le diamètre est d’environ 10 µm, très proche de celui d’un érythrocyte, et la circulation veineuse qui se jette dans l’oreillette gauche. La circulation pulmonaire étant branchée en « série » sur la circulation systémique, le débit du ventricule droit s’adapte à celui du ventricule gauche et est donc pratiquement égal au débit systémique [8].

La circulation bronchique, qui constitue la circulation « nourricière » du poumon, provient quant à elle de l’aorte et est drain…

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