S22-P10-C03 Pathologie respiratoire iatrogène

S22-P10-C03 Pathologie respiratoire iatrogène

S22

Pneumologie

Vincent Cottin

Chapitre S22-P10-C03

Pathologie respiratoire iatrogène

Philippe Bonniaud, Guillaume Beltramo, Clément Foignot, Nicolas Favrolt et Marjolaine Georges

 

Plus de 800 médicaments sont susceptibles d’induire un effet indésirable pulmonaire. Si l’on prend en compte les procédures, les drogues illicites et différents autres toxiques, ce chiffre est bien plus important. Les effets sont variés et les tableaux radio-cliniques multiples ; ils peuvent concerner la commande centrale, les voies aériennes supérieures (exemple des angio-œdèmes induits par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, IEC) ou inférieures, le parenchyme, jusqu’à la plèvre et les vaisseaux pulmonaires (hypertension artérielle pulmonaire, HTAP, après prise d’anorexigènes). Dans un nombre significatif de cas, les effets iatrogènes pulmonaires peuvent mettre en jeu le pronostic vital et sont létaux dans au moins 3 % des cas ; il est donc indispensable de les connaitre afin de savoir les évoquer, de les chercher scrupuleusement lors de l’interrogatoire et de les prendre en charge rapidement.

Depuis le milieu du XXe et surtout depuis le début du XXIe siècle, nous sommes confrontés à une accélération incroyable des connaissances médicales et à l’apparition quasi-exponentielle de nouveaux traitements. La démarche, devant toute suspicion de pathologie iatrogénique, doit être rigoureuse quels que soient le médicament et la maladie sous-jacente. Cette démarche est la même pour tous les médicaments. Des traitements anciens déjà connus de longue date pour leur caractère pneumotoxique sont toujours prescrits et le niveau de connaissance des toxicités rencontrées doit toujours être maintenu ; c’est typiquement le cas avec l’amiodarone ou le méthotrexate. Les traitements « innovants » et notamment les biothérapies se multiplient. Ils ont des indications précises et sont souvent très efficaces pour maitriser les formes sévères de certaines maladies elles-mêmes parfois associées à une atteinte respiratoire. Ils sont à l’origine de nouveaux effets secondaires respiratoires comme c’est le cas récemment avec l’apparition des inhibiteurs de point de contrôle utilisés en oncologie. Comme les thérapeutiques à disposition et de fait, les pathologies iatrogéniques rencontrées évoluent très rapidement, une mise à jour bibliographique permanente est nécessaire. Toutes les atteintes pulmonaires iatrogéniques des traitements sont listées sur le site www.pneumotox.com. Ce chapitre a pour but d’ouvrir l’esprit à ce pan immense de la pathologie respiratoire et de proposer une démarche rigoureuse indispensable.

Grands principes de la pathologie respiratoire iatrogène

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