S23-P02-C06 Arthropathies secondaires ou associées à diverses maladies

S23-P02-C06 Arthropathies secondaires ou associées à diverses maladies

S23

Rhumatologie

Thomas Bardin

Chapitre S23-P02-C06

Arthropathies secondaires
ou associées à diverses maladies

Frédéric Lioté

Rhumatisme psoriasique

Le rhumatisme psoriasique (RPso) est un rhumatisme inflammatoire chronique particulier par la diversité de sa présentation, de son expression et de son évolution. Il peut se présenter sous la forme d’une atteinte des enthèses, très subtile, ou au pire comme une arthrite mutilante, heureusement fort rare. Il a connu comme la PR et la SpA sa révolution thérapeutique et physiopathologique. La mise en évidence du rôle du TNF-α et de l’efficacité des agents biologiques anti-TNF-α est l’une des clés de cette révolution. Parallèlement les dermatologues ont aussi avancé dans la connaissance des mécanismes de l’atteinte cutanée qui a aussi bénéficié des nouvelles avancées thérapeutiques dirigées contre l’IL-23 et l’IL-17A, nouvelles voies de l’inflammation.

Le RPso est défini comme un rhumatisme inflammatoire chronique associé au psoriasis cutané. Il concernerait jusqu’à 30 % des sujets atteints de psoriasis. Le psoriasis est souvent peu sévère (atteinte du scalp, psoriasis inversé, psoriasis unguéal) mais des formes cutanées sévères comme une érythrodermie sont possibles. Le RPso atteint les deux sexes mais présente une prédominance masculine en cas d’atteinte axiale isolée et féminine dans les formes périphériques, proches de la PR. Une étude française visant à estimer la prévalence des spondyloarthrites (SpA) par une enquête téléphonique portant sur 9 395 personnes, a abouti à un taux standardisé de prévalence pour les SpA de 0,30 % (0,17-0,46), similaire chez les femmes (0,29 %) et les hommes (0,31 %), et identique à celui de la PR (0,31 %). Toutefois la fréquence du psoriasis dans la population générale (1-3 %) doit rendre prudent dans les conclusions diagnostiques face à une quelconque atteinte articulaire : il peut s’agir d’une arthropathie dégénérative ou de lombalgies mécaniques banales, voire d’une discopathie active type MODIC 1 d’allure inflammatoire, simplement associées à un psoriasis cutané ; ailleurs il s’agira d’une authentique PR associée à un psoriasis vulgaire. Son évolution est variable depuis une atteinte modérée sans lésions radiologiques jusqu’à des formes destructrices et invalidantes. Récemment il a été montré qu’après deux ans, comme dans la PR, des lésions radiographiques sont déjà présentes chez 50 % des patients et qu’une évolution chronique n’est pas rare chez ces malades.

La chronologie de survenue des deux atteintes est une première difficulté diagnostique. Le RPso fait suite à un ps…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne