S23-P03-C03 Spondylodiscites infectieuses

S23-P03-C03 Spondylodiscites infectieuses

S23

Rhumatologie

Thomas Bardin

Chapitre S23-P03-C03

Spondylodiscites infectieuses

Jean-Marc Ziza, Valérie Zeller, Pascal Chazerain,
Vanina Meyssonnier et Sophie Godot

 

Les spondylodiscites (SPD) infectieuses ou septiques désignent une infection du disque intervertébral et d’une ou plusieurs vertèbres adjacentes. Elles peuvent se limiter au disque (discite) ou à une vertèbre (spondylite), sur un ou plusieurs étages, s’accompagner ou non d’une épidurite. Elles se distinguent des SPD inflammatoires et sont dues à un agent bactérien, mycobactérien, fungique ou plus rarement brucellien ou parasitaire.

Leur fréquence tend à augmenter car elles affectent surtout les sujets âgés. Leur diagnostic reste encore trop tardif, avec une mortalité comprise entre 3 et 7,5 %, et surtout une morbidité importante et des événements indésirables graves dans 28 % des cas [1], [2], [3], source de douleurs résiduelles, de troubles statiques après une longue hospitalisation entraînant des coûts élevés.

Pathogénie

Dans la majorité des cas, l’infection est d’origine hématogène, soit artérielle à l’occasion d’une bactériémie ou d’une septicémie, soit veineuse par exemple par drainage des organes génito-urinaires. Ce mode de contamination explique les SPD au cours des endocardites ou lors des infections de l’appareil génito-urinaire.

L’infection touche initialement les plateaux intervertébraux pour secondairement s’étendre au disque et au reste du corps vertébral. Chez l’adulte, le disque devient avasculaire. La vertèbre est vascularisée à partir d’un lacis artério-veineux périrachidien à partir duquel les artérioles pénètrent la vertèbre en une vascularisation quasi terminale, rendant compte des nécroses osseuses en cas d’embol septique [4]. L’artère intervertébrale va vasculariser les plateaux des corps vertébraux sus- et sous-jacents du disque expliquant l’atteinte caractéristique en miroir des plateaux vertébraux au cours des SPD hématogènes.

Plus rarement l’infection se propage par contiguïté à partir d’un processus septique d’un organe de voisinage ou secondairement à une procédure médicale (ponction lombaire, infiltration) ou chirurgicale (cure de hernie discale, traitement d’une scoliose, d’un canal rétréci). Ce dernier mode de contamination tend à augmenter parallèlement au vieillissement de la population et à la multiplication des procédures médico-chirurgicales ou radiologiques de diagnostic ou de traitement.

À partir de la vertèbre, l’infection est susceptible de se propager aux autres compartiments rachidiens ou périrachidiens, réalisant des abcès paravert&amp…

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