S25-P01-C08 Uvéites

S25-P01-C08 Uvéites

S25

Ophtalmologie

José Sahel

Chapitre S25-P01-C08

Uvéites

Bahram Bodaghi et Phuc Le Hoang

 

L’uvéite correspond étymologiquement à une inflammation de l’uvée, couche intermédiaire vascularisée de l’œil qui comprend l’iris, le corps ciliaire et la choroïde. Dans les pays industrialisés, l’incidence, toutes causes confondues, est estimée entre 17 et 24 pour 100 000 habitants et la prévalence de 38 à 204 pour 100 000 habitants [1]. En France, ceci correspondrait à environ 9 400 à 14 000 nouveaux cas par an et à une prévalence de 21 000 à 112 000 patients. De plus, 5 à 20 % des cécités légales seraient liées à l’uvéite dans les pays industrialisés, c’est dire la gravité potentielle de cette affection. Le coût de sa prise en charge est équivalent à celui de la rétinopathie diabétique, affection bien plus fréquente. L’uvéite constitue donc une entité non rare et potentiellement cécitante dont l’investigation étiologique représente un défi pour l’ophtalmologiste et l’interniste. En effet, le rendement diagnostique oscillerait entre 60 et 70 % selon certaines séries [1], et ces taux seront amenés à s’améliorer grâce à l’avènement de nouvelles techniques de biologie moléculaire, d’immunologie et d’imagerie. Des avancées majeures ont également été réalisées en matière de traitements et la corticothérapie ne constitue plus la seule arme à notre disposition. Ainsi, les biothérapies ciblées font de nos jours partie intégrante de la prise en charge et la thérapie cellulaire n’est plus guère ce lointain objectif considéré autrefois inatteignable. Il ne faut toutefois pas omettre les causes infectieuses qui restent fréquentes représentant environ 32 % des uvéites chroniques sévères [1]. Une pathologie infectieuse causale doit donc impérativement être recherchée afin d’instaurer le plus précocement possible une thérapie spécifique adaptée en association avec une démarche anti-inflammatoire agressive, permettant d’éviter les séquelles d’une inflammation chronique fatalement destructrice pour les tissus oculaires [2].

Classification

La classification la plus utilisée a été proposée par un groupe international d’experts [3] et repose sur des critères anatomiques : l’uvéite est en effet dite antérieure lorsqu’elle touche l’iris et la partie antérieure du corps ciliaire (iritis, cyclite antérieure, iridocyclite), intermédiaire lorsqu’elle touche la partie postérieure du corps ciliaire, la pars plana et/ou le vitré (cyclite postér…

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