S26-P02-C04 Papillome inversé

S26-P02-C04 Papillome inversé

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P02-C04

Papillome inversé

Philippe Herman

 

Le papillome inversé est la tumeur des tissus mous des fosses nasales la plus fréquente. Elle touche plutôt les hommes, avec un pic d’incidence aux alentours de la cinquantaine. Il s’agit d’une tumeur bénigne qui présente néanmoins un risque de dégénérescence maligne en carcinome épidermoïde dans environ 5 à 10 % des cas (en particulier dans les tumeurs volumineuses, restant parfois méconnues pendant plusieurs années). L’examen histologique montre une hyperplasie épithéliale proliférant sur un mode endophytique en s’invaginant dans le chorion sous-jacent. Elle évolue lentement, mais avec un potentiel destructif local. Le risque de récidive est important en cas de résection incomplète. Elle prend naissance dans le sinus maxillaire ou l’ethmoïde, et dans une moindre mesure dans le sinus frontal ou le sinus sphénoïdal.

Diagnostic clinique

Le principal symptôme révélateur est l’obstruction nasale, souvent isolée. Elle s’accompagne plus rarement de douleurs ou d’épistaxis. Lorsque la tumeur obstrue les voies de drainage sinusien, elle peut aussi être révélée par un épisode de sinusite aiguë rétentive, ou par une mucocèle de croissance lente, avec dans ce cas l’apparition possible d’une déformation du massif facial ou d’une exophtalmie. Les tumeurs les plus volumineuses peuvent parfois s’extérioriser par la narine. L’examen des fosses nasales est réalisé en consultation à l’aide d’un nasofibroscope souple ou d’une optique rigide reliée à une caméra, après application d’une anesthésie locale. La tumeur est visible dans le méat moyen (sauf cas exceptionnel d’un papillome limité au sinus sphénoïdal), et envahit plus ou moins la fosse nasale. Elle a l’aspect d’un polype charnu, mûriforme, finement grenu, jaunâtre. Une biopsie est volontiers réalisée en consultation pour examen anatomopathologique, afin d’affirmer le diagnostic avant exérèse chirurgicale. Le reste de l’examen ORL est en général normal, sauf s’il existe une mucocèle associée liée à la rétention : on pourra alors au besoin compléter l’examen clinique par un examen ophtalmologique.

Examens paracliniques

Les examens d’imagerie du massif facial complètent le bilan diagnostique : un scanner en coupes fines avec injection de produit de contraste iodé est indispensable, et sera volontiers complété par une IRM avec des séquences pondérées T1, T2, et T1 avec injection de gadolinium. Le scanner montre un comblement unilatéral d’une ou plusieurs cavités sinusiennes par une lésion tissulaire. L’analyse du scanner permet souvent de retrouver un aspect épaissi et irrégulier de l’os en …

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