S26-P02-C05 Adénocarcinome de l’ethmoïde

S26-P02-C05 Adénocarcinome de l’ethmoïde

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P02-C05

Adénocarcinome de l’ethmoïde

Philippe Herman

 

L’adénocarcinome de l’ethmoïde est la tumeur maligne la plus fréquente des cavités nasosinusiennes. Il existe environ 200 nouveaux cas par an en France. Ce cancer se développe à partir des glandes accessoires incluses dans le chorion et du revêtement cylindrique de surface cilié et caliciforme de l’ethmoïde. Il existe plusieurs sous-types histologiques, mais les formes différenciées sont prédominantes. L’adénocarcinome de type intestinal est la forme la plus fréquente. Elle touche dans plus de deux tiers des cas les travailleurs du bois : leur risque de développer un tel cancer est supérieur de 800 fois à celui de la population générale ; ce facteur professionnel explique probablement que 9 patients sur 10 sont des hommes (âge moyen : 60 ans). L’adénocarcinome de l’ethmoïde est d’ailleurs pris en charge au titre de maladie professionnelle chez les travailleurs du bois (tableau 47B).

Diagnostic clinique

Les symptômes motivant la consultation sont le plus souvent rhinologiques, sans être très spécifiques : obstruction nasale, rhinorrhée, épistaxis. Ces symptômes doivent alerter lorsqu’ils sont unilatéraux et persistants. Les extensions secondaires à l’orbite peuvent se manifester par des symptômes oculaires dans environ 10 % des cas : exophtalmie, baisse de la mobilité oculaire, rarement baisse d’acuité visuelle. L’atteinte endocrânienne est rare, elle peut entraîner des céphalées ou un syndrome frontal. Les métastases ganglionnaires et à distance concernent moins de 10 % des patients. L’adénocarcinome de l’ethmoïde doit être recherché en présence des symptômes précédemment cités, et un dépistage systématique est recommandé chez les professionnels exposés à des toxiques cancérigènes. L’examen des fosses nasales est réalisé en consultation à l’aide d’une optique rigide reliée à une caméra ou d’un nasofibroscope, après application d’une anesthésie locale. Le site d’insertion et les extensions tumorales sont identifiés et une biopsie est pratiquée. Le diagnostic de certitude est apporté par l’examen anatomopathologique de la biopsie. La présence d’une diplopie ou d’une baisse d’acuité visuelle justifie un examen ophtalmologique complet.

Examens paracliniques

Le bilan d’extension local débute par la réalisation d’un scanner injecté cervicofacial. La tumeur apparaît comme un comblement de densité tissulaire naissant dans l’ethmoïde et la région de la fente olfactive, étendu de manière variable aux cavités nasosinusiennes ipsi-, voire controlatérales. La prise de contra…

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