S26-P02-C16 Rhinite et rhinosinusite aiguë infectieuse

S26-P02-C16 Rhinite et rhinosinusite aiguë infectieuse

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P02-C16

Rhinite et rhinosinusite aiguë infectieuse

Philippe Herman

 

Les pathologies infectieuses aiguës rhinosinusiennes sont extrêmement fréquentes. La pathogénie repose en général sur 2 mécanismes possibles : dans le premier cas, l’infection débute dans la fosse nasale (rhinite, d’origine virale dans l’extrême majorité des cas), puis diffuse secondairement à un ou plusieurs sinus paranasaux : on parle de sinusite rhinogène ; dans les autres cas, l’infection apparaît d’emblée dans la cavité sinusienne, du fait d’un facteur favorisant local : sinusite maxillaire d’origine dentaire, sinusite frontale en rapport avec une sténose du canal nasofrontal… Les germes les plus fréquents dans les sinusites bactériennes sont le pneumocoque, Hæmophilus influenzæ, Moraxella catarrhalis et les staphylocoques. Seuls les sinus ethmoïdaux sont présents dès la naissance ; les sinus maxillaires, sphénoïdaux et frontaux se développent au cours de la petite enfance, et ne sont en général pas le siège d’une sinusite avant l’âge de 6 ans. La gravité des rhinosinusites est variable : si, dans la majorité des cas, l’infection reste limitée aux fosses nasales et aux sinus paranasaux, leur situation anatomique expose à des complications locorégionales potentiellement sévères, orbitaires et intracrâniennes.

Diagnostic clinique

La rhinite aiguë se manifeste par un écoulement clair ou purulent bilatéral ou à bascule, un prurit nasal et/ou des éternuements. Elle peut s’accompagner d’une céphalée modérée, d’obstruction nasale et de symptômes généraux : fièvre, asthénie. Chez le nouveau-né, qui présente une respiration nasale exclusive, la rhinite peut revêtir une gravité particulière.

La sinusite maxillaire provoque des douleurs sous-orbitaires unilatérales, pulsatiles, augmentées par la position tête penchée en avant et par la percussion du sinus maxillaire. Le caractère hyperalgique fait évoquer une sinusite maxillaire bloquée.

L’ethmoïdite aiguë touche fréquemment le jeune enfant, mais peut aussi concerner l’adulte. Dans les formes œdémateuses non compliquées, la symptomatologie se limite à des céphalées rétro-orbitaires unilatérales, parfois associées à une rhinorrhée plus importante du côté des douleurs, évoluant dans un contexte fébrile (39-40 °C). L’examen retrouve un œdème palpébral supéro-interne douloureux, et parfois du pus au méat moyen. La présence de pus conjonctival oriente vers les diagnostics différentiels de conjonctivite ou de dacryocystite. On distingue dans les formes c…

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