S26-P02-C17 Rhinosinusites chroniques

S26-P02-C17 Rhinosinusites chroniques

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P02-C17

Rhinosinusites chroniques

Philippe Herman

 

Les rhinosinusites chroniques sont définies par la présence d’une atteinte chronique des cavités rhinosinusiennes durant plus de 3 mois. Dans les formes localisées, les causes infectieuses sont au premier plan. Les rhinosinusites chroniques diffuses peuvent être primitives, et sont alors divisées en 3 groupes : les rhinosinusites d’origine allergique, non allergique ou mixtes ; plus rarement, elles peuvent être secondaires, entrant alors dans le cadre d’une maladie générale (mucoviscidose, sarcoïdose, granulomatose avec polyangéite [Wegener], virus de l’immunodéficience humaine [VIH], lymphome…).

Diagnostic clinique

Dans les sinusites chroniques localisées, il existe fréquemment une gêne ou une douleur en regard du sinus concerné, maxillaire, sphénoïdal, frontal ou ethmoïdal, par ordre décroissant. L’examen peut retrouver un écoulement purulent à l’ostium du sinus, mais l’infection peut aussi rester quiescente au sein du sinus, avec une fosse nasale d’aspect normal : c’est en particulier le cas des infections chroniques aspergillaires non invasives, les aspergillomes. Dans tous les cas, un facteur favorisant est recherché : il peut s’agir d’une simple déviation de cloison rétrécissant le méat moyen, ou d’un foyer infectieux d’origine dentaire.

La rhinosinusite allergique est caractérisée par la survenue des symptômes (obstruction nasale, rhinorrhée, prurit, éternuements) lors de l’exposition à un allergène (pollen, acarien…). L’examen clinique ne retrouve qu’un œdème turbinal aspécifique. En revanche, le risque d’asthme associé est non négligeable.

Les rhinosinusites non allergiques sont elles-mêmes subdivisées en sous-groupes : la rhinite non allergique à éosinophiles (NARES) a une présentation clinique proche de celle de la rhinite allergique, mais sans qu’un allergène spécifique ne provoque les symptômes ; une hyposmie ou une anosmie ne sont pas rares. Pour certains, la polypose nasosinusienne serait une évolution de la rhinite non allergique à éosinophile. Les rhinites non inflammatoires d’origine extrinsèque peuvent être de cause médicamenteuse (décongestionnant nasaux, aspirine), alimentaire (éthanol), ou en rapport avec des irritants environnementaux ou professionnels. Là encore, les symptômes et l’examen clinique sont peu spécifiques. Enfin, les rhinites non inflammatoires d’origine intrinsèque peuvent être hormonales (en particulier pendant la grossesse), positionnelles, atrophiques (avec dans ce cas une cacosmie fréquente, et un aspect endoscopique de fosse nasale large, siège de sécrétions croûteuses malodorantes), vasomotrices primitives, ou liées au vieillissement.

Les rhinosinusites secondair…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne