S26-P02-C19 Polypose nasosinusienne

S26-P02-C19 Polypose nasosinusienne

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P02-C19

Polypose nasosinusienne

Philippe Herman

 

La polypose nasosinusienne est une atteinte chronique diffuse et bilatérale des cavités rhinosinusiennes caractérisée par l’apparition de polypes œdémateux qui prédominent dans la région de l’ethmoïde. Elle peut être primitive (associée à un asthme et à une intolérance à l’aspirine dans la triade de Widal), ou secondaire à une pathologie générale (mucoviscidose, dyskinésie ciliaire primitive). C’est une pathologie relativement fréquente, puisque sa prévalence dans la population générale est de l’ordre de 2 %. Sa physiopathogénie, bien que largement explorée, reste encore mal comprise ; elle pourrait reposer sur des facteurs génétiques, allergiques, infectieux bactériens ou fongiques.

Diagnostic clinique

Les premiers symptômes apparaissent généralement dans la 3e décennie, mais il existe des formes pédiatriques. Les hommes sont légèrement plus touchés que les femmes. L’interrogatoire recherche une obstruction nasale, une rhinorrhée antérieure et/ou postérieure, des éternuements, des douleurs de la face et une anosmie. Les autres éléments de la triade de Widal doivent également être recherchés. La survenue d’épistaxis est inhabituelle et doit faire éliminer un processus tumoral. L’examen des fosses nasales se fait à l’optique ou au nasofibroscope après anesthésie locale, et retrouve en général la présence de polypes aux deux méats moyens. Une atteinte unilatérale doit faire remettre en cause le diagnostic de polypose nasosinusienne et chercher une tumeur sous-jacente. Plusieurs classifications ont été proposées pour évaluer le stade de la polypose : leur intérêt est surtout de disposer d’un critère d’évaluation reproductible afin d’évaluer l’évolution de la maladie au cours des consultations successives. Ainsi, les polypes peuvent être simplement visibles au méat (stade 1), affleurer le dos du cornet inférieur (stade 2), le dépasser (stade 3), voire toucher le plancher de la fosse nasale (stade 4).

Examens paracliniques

Il est recommandé de vérifier l’absence de syndrome inflammatoire, et de chiffrer l’éosinophilie habituellement modérément élevée.

Un scanner des sinus sans injection met en évidence un comblement plus ou moins marqué des sinus de la face, globalement symétrique ; l’imagerie permet aussi d’éliminer des diagnostics différentiels, et renseigne le chirurgien sur les variantes anatomiques à risque avant une éventuelle intervention (nerf optique, artère carotide interne, lame cribl&eacu…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne