S26-P02-C20 Troubles du goût et de l’odorat

S26-P02-C20 Troubles du goût et de l’odorat

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P02-C20

Troubles du goût et de l’odorat

Philippe Herman

 

La perception des goûts et des odeurs met en jeu des systèmes sensoriels distincts. Néanmoins, la dégustation des aliments mobilise ces deux systèmes, et il est parfois difficile de différencier troubles du goût et de l’odorat chez les patients.

La perception olfactive passe par la reconnaissance de molécules odorantes par le neuro-épithélium olfactif qui tapisse la lame criblée et la partie haute de la cloison, du cornet moyen et du cornet supérieur. Les molécules odorantes peuvent être véhiculées par voie antérieure (ou narinaire), lors de l’inspiration nasale, ou par voie postérieure, lors de la mastication et de la déglutition ; elles se fixent sur le mucus qui tapisse la placode olfactif. Les récepteurs olfactifs sont de petits neurones bipolaires qui franchissent la lame criblée et transmettent l’information olfactive aux neurones du bulbe olfactif, puis au rhinencéphale. Si l’odorat implique avant tout le nerf olfactif, première paire crânienne, il existe aussi une composante trigéminale dans la perception des odeurs.

Dans la perception gustative, les récepteurs sensoriels se trouvent dans les bourgeons gustatifs au sein des papilles fongiformes, calliciformes et foliées ; le signal est transmis aux fibres nerveuses au pôle basal de chaque bourgeon. Les fibres des deux tiers antérieurs de la langue rejoignent le nerf intermédiaire de Wrisberg (VII bis) par la corde du tympan et le nerf lingual et se terminent dans le noyau gustatif (noyau du tractus solitaire) ; les fibres du tiers postérieur de la langue envoient leurs fibres vers le nerf glossopharyngien (IX) ; les quelques bourgeons pharyngés envoient leur fibre vers le nerf vague (X).

Diagnostic clinique

L’interrogatoire est fondamental dans le diagnostic étiologique d’un trouble de l’odorat. Le type de trouble (dysosmie, hyposmie, anosmie, parosmie, cacosmie, phantosmie), les circonstances d’apparition (traumatisme crânien, rhinite aiguë, chirurgie sinusienne…), l’existence de symptômes rhinosinusiens associés et d’une amélioration sous corticoïdes peuvent ainsi avoir une valeur d’orientation. L’examen clinique recherche une pathologie sinusienne inflammatoire, infectieuse, tumorale, ou une anomalie anatomique des cavités rhinosinusiennes.

De la même façon, l’interrogatoire d’un patient consultant pour un trouble du goût doit être très soigneux. Il faut faire préciser au patient s’il existe une perte des sensations de sucré, salé, acide et amer. Bien souvent, la dysgueusie initiale est en fait un défaut de perception des odeurs des aliments, et donc plutôt un trouble de l’odorat. Le trouble du goût (dysgeusie) est ensuite classé en hypogeusie, agueusie, ou paragueusie. Dans les facteurs déclenchants, on recherche particulièrement une c…

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