S26-P03-C03 Cancers de l’hypopharynx

S26-P03-C03 Cancers de l’hypopharynx

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P03-C03

Cancers de l’hypopharynx

Philippe Herman

 

Les cancers de l’hypopharynx se distinguent des cancers du larynx par la gravité de leur pronostic, leur diagnostic souvent tardif, leur caractère très lymphophile et métastatique, le mauvais état général habituel des patients et la fréquence des localisations cancéreuses synchrones et métachrones au niveau des voies aérodigestives supérieures (VADS).

Rappel anatomique

L’hypopharynx est un conduit digestif cervical reliant l’oropharynx à l’œsophage. De façon schématique, il est situé latéralement et en arrière du larynx et en avant du rachis cervical. Il s’étend de l’épiglotte en haut (en regard de l’os hyoïde) au sphincter supérieur de l’œsophage en bas (encore appelé bouche œsophagienne). Il s’ouvre en avant vers le larynx. De chaque côté du larynx, la muqueuse de l’hypopharynx s’invagine en formant une gouttière paire appelée sinus piriforme.

L’hypopharynx comprend les régions anatomiques suivantes : les deux sinus piriformes, la région rétrocricoïdienne, la paroi hypopharyngée postérieure, et les parois hypopharyngées latérales.

La muqueuse de l’hypopharynx est un épithélium pavimenteux stratifié comprenant des glandes mixtes séromuqueuses et des éléments lymphoïdes au niveau du chorion.

L’innervation sensitive de l’hypopharynx est assurée par la branche interne du nerf laryngé supérieur. L’hypopharynx participe activement à la déglutition par l’intermédiaire d’une onde péristaltique qui traverse de haut en bas l’ensemble de la musculature pharyngée et en particulier les muscles constricteurs inférieurs.

À la différence du larynx, le pharynx ne comporte pas de charpente ostéocartilagineuse et fibroligamentaire, véritables freins à la propagation tumorale. Le carcinome épidermoïde fuse le long des fibres des muscles pharyngés qui s’étendent de la base du crâne à la bouche œsophagienne. Les limites de l’extension tumorale sont ici plus difficiles à préciser… et les résections chirurgicales doivent passer très au large de la tumeur.

Épidémiologie

La France est le pays où les cancers de l’hypopharynx seraient les plus fréquents, représentant environ 10 à 15 % des cancers des voies aérodigestives. Si, en France, plus des deux tiers des cancers hypopharyngés sont localisés au niveau du sinus piriforme, il existe ailleurs des répartitions différentes. Ainsi, les cancers de la région rétrocricoïdienne sont particulièrement fréquents chez la femme dans les pays anglo-saxons et scandinaves, associ&eac…

Ce chapitre est réservé aux abonnés

Abonnez-vous dès maintenant

  • Consultation illimitée de l’intégralité du Traité de Médecine
  • Accès aux mises à jour des chapitres
  • Moteur de recherche

Je m’abonne