S26-P03-C14 Diverticule pharyngo-œsophagien

S26-P03-C14 Diverticule pharyngo-œsophagien

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P03-C14

Diverticule pharyngo-œsophagien

Philippe Herman

 

Le diverticule pharyngo-œsophagien est une hernie acquise de la muqueuse pharyngo-œsophagienne postérieure à travers un hiatus limité en haut par les fibres inférieures du muscle constricteur du pharynx et en bas par le muscle cricopharyngien.

Anatomophysiologie de la bouche œsophagienne

Ce segment pharyngo-œosphagien de 1 à 1,5 cm de hauteur constitue la bouche œsophagienne. Sa situation est strictement médiane. Ici se mêlent les musculatures pharyngienne et œsophagienne pour former le sphincter supérieur de l’œsophage (SSO), constitué du muscle cricopharyngien prenant le relais des dernières fibres du constricteur inférieur et des premiers centimètres de la musculature œsophagienne cervicale. Il existe à ce niveau deux zones triangulaires de faiblesse dont la base est constituée par le plan du muscle cricopharyngien. Au-dessus de lui, le triangle de Killian, au-dessous, le triangle de Laimer.

Physiopathologie

Deux éléments principaux aggravés par un troisième semblent nettement se dégager dans la pathogénie du diverticule pharyngo-œsophagien.

Le premier est anatomique. Le diverticule de Zenker est une hernie de la portion médiane et inférieure de la muqueuse de la paroi postérieure de l’hypopharynx. Il apparaît dans une zone de faiblesse anatomique entre les fibres obliques du muscle constricteur inférieur du pharynx et les fibres horizontales du muscle cricopharyngien. Des modifications histologiques sont décrites à type de fibrose, d’inflammation avec décroissance du nombre de fibres musculaires. L’atrophie acquise progressivement semble également plausible. La « presbyphagie physiologique » modifie la dynamique de la déglutition, expliquant l’éclosion du diverticule chez le sujet âgé.

Le second élément est morphofonctionnel. La hernie muqueuse résulterait d’une élévation anormale de la pression intraluminale du SSO.

Enfin, il semble simplement que l’incidence du reflux gastro-œsophagien soit plus grande chez les patients présentant un diverticule de Zenker. Elle varie de 22 à 95 % selon les études [2].

Épidémiologie

Les diverticules de l’œsophage sont rares : 1 % des maladies de l’œsophage. Il s’agit dans 54 à 82 % des cas [3] de diverticules pharyngo-œsophagiens. Ils touchent les patients après 50 ans avec une acmé entre 60 et 80 ans. Avant 65 ans, on note une prédominance masculine alors que le sexe féminin est prédominant après 80 ans. Ce…

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