S26-P03-C15 Cellulite cervicofaciale

S26-P03-C15 Cellulite cervicofaciale

S26

Oto-rhino-laryngologie

Philippe Herman et Benjamin Verillaud

Chapitre S26-P03-C15

Cellulite cervicofaciale

Philippe Herman

 

Les « cellulites », dans la littérature française, ou fasciites des Anglo-Saxons, sont des infections des espaces profonds de la face et du cou. Ces espaces sont compartimentés par les trois aponévroses cervicales superficielle, moyenne et profonde. Les espaces de glissement pour la contraction et les mouvements des muscles correspondent aux voies de diffusion de ces infections cervicales profondes. Ils sont constitués de tissu cellulo-adipeux, d’où le terme de cellulite. Les espaces aponévrotiques n’offrent pas de barrière anatomique à la diffusion de l’infection le long des différents espaces qui s’étendent de la base du crâne au médiastin. Dans la plupart des cas vus en ORL, l’atteinte cervicale se fait depuis l’axe viscéral du cou, de sorte que la peau est longtemps normale, à la différence des pathologies dermatologiques qui, à partir d’une dermo-hypodermite, vont s’étendre au cou en profondeur.

Épidémiologie

Sur une série de 130 patients admis en réanimation pour défaillance d’organe [2], ventilation et multiples actes chirurgicaux sur une durée de 5 ans, il ressort que la porte d’entrée de l’infection cellulitique est le plus souvent pharyngée, dans environ 50 % des cas, mais parfois également dentaire, voire inconnue… À noter qu’exceptionnellement un cancer des voies aérodigestives peut être le point de départ d’une infection locorégionale grave et, en présence de facteurs de risque, cette étiologie ne doit pas être mésestimée.

Les « facteurs de risque » ou le déterminisme de cette pathologie sont encore largement méconnus, alors que les bactéries en cause sont extrêmement banales et correspondent à la flore mixte de la cavité buccale. La prise de corticostéroïdes, pris isolément ou en association avec des antibiotiques, semble un facteur de gravité. En revanche le rôle des anti-inflammatoires non stéroïdiens est encore débattu. Il est probable qu’à l’avenir une meilleure connaissance des interactions bactérie-hôte permettra de mieux comprendre la susceptibilité de certains individus à ces infections graves.

Diagnostic clinique

Ce qui caractérise la cellulite, c’est la discordance fondamentale entre les signes fonctionnels et les signes physiques. Alors que le patient se plaint de douleurs pharyngées et cervicales extrêmes, avec odynophagie, voire aphagie, torticolis, dyspnée, dysphonie, etc., voire présente déjà des signes de sepsis, l’examen est souvent pauvre. À la palpation, il existe un empâtement cervical mal défini, douloureux, parfois associé à un trismus. Les signes cutan…

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