S30-P03-C02 Rejets : diagnostic et traitement

S30-P03-C02 Rejets : diagnostic et traitement

S30

Thérapeutique

Claire Le Jeunne

Chapitre S30-P03-C02

Rejets : diagnostic et traitement

Christophe Legendre, Marion Rabant, Lucile Amrouche,
Renaud Snanoudj et Dany Anglicheau

 

Le rejet est une réaction immunologique déclenchée par l’introduction, dans un organisme receveur de cellules, de tissus ou d’organes provenant d’un organisme donneur différent, de la même espèce ou non. Cette terminologie a été utilisée historiquement à propos des greffes de peau entre des souris de lignée congéniques différentes. Cette réaction immunologique a de multiples traductions cliniques depuis la perte immédiate et définitive de l’organe transplanté dans le cas du rejet hyperaigu jusqu’à l’apparition dans les urines du receveur de biomarqueurs prédisant la survenue, quelques semaines plus tard, d’un événement clinique ! Les très nombreux progrès réalisés au cours de la dernière décennie permettent de proposer plusieurs classifications des rejets en fonction de la chronologie de survenue par rapport à la date de la transplantation, du retentissement fonctionnel sur l’organe transplanté (existence ou non d’une dysfonction rénale dans le cas présent), des méthodes utilisées pour poser le diagnostic (histologie conventionnelle, « microscopie moléculaire », biomarqueurs sanguins et/ou urinaires, etc.). Si les progrès ont été nombreux et significatifs en ce qui concerne le diagnostic du rejet, ce dont témoignent les modifications nombreuses et significatives de la classification de Banff, les conséquences en termes de prise en charge thérapeutique (à chaque type de rejet son traitement spécifique) sont encore imparfaites et constituent le défi des prochaines années pour améliorer le pronostic de la transplantation rénale.

Un peu d’histoire !

Le premier rejet observé en clinique humaine a été décrit en 1953 [38] par Jean Hamburger à l’occasion de la transplantation rénale d’un jeune couvreur avec le rein de sa mère, transplantation qui avait été réalisée sans aucune immunosuppression. Après 17 jours de fonction rénale parfaite, une insuffisance rénale aiguë anurique survint, entraînant le décès du jeune receveur par urémie. Cette insuffisance rénale aiguë était liée à un rejet aigu mixte cellulaire et humoral, on le saura plus tard, comme le démontre la biopsie rénale effectuée à ce moment-là, biopsie qui a pu être retrouvée et recolorée récemment [30]. Toutes les transplantations ont ensuite été réalisées sous couvert d’immunosuppression sauf en cas de transplantation réalisée entre jumeaux monozygotes.

Le début de l’histoire de la transplantation est principalement marqu&e…

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