S31-P01-C04 Antibioprophylaxie

S31-P01-C04 Antibioprophylaxie

S31

Anesthésie, réanimation et médecine péri-opératoire

Benoît Plaud et Serge Molliex

Chapitre S31-P01-C04

Antibioprophylaxie

Hervé Dupont et Marc Leone

 

L’objectif de l’antibioprophylaxie chirurgicale est d’empêcher la prolifération de la flore bactérienne colonisante au niveau du site opératoire et per se diminuer l’incidence d’infection du site opératoire. Ses principes pharmacologiques sont différents d’une antibiothérapie curative dans laquelle l’inoculum bactérien est élevé. Les bactéries colonisantes les plus fréquemment en cause dans les infections du site opératoire sont donc les cibles. La problématique de l’antibioprophylaxie entre dans le cadre de la consommation hospitalière des antibiotiques. En effet, 30 à 40 % des patients hospitalisés reçoivent des antibiotiques. L’antibioprophylaxie représente près de la moitié de la consommation d’antibiotiques d’une structure hospitalière. Par ailleurs, des enquêtes retrouvent jusqu’à 50 % de prescriptions non conformes aux recommandations.

La première utilisation d’antibiotique pour prévenir les infections du site opératoire date de 1939. Des sulfamides avaient été administrés en chirurgie colorectale. Leur utilisation systématique a été associée à l’émergence rapide de résistances et l’abandon de cette méthode. Quelques années plus tard, la notion d’antibioprophylaxie chirurgicale raisonnée est apparue sous l’impulsion d’Altemeier. Ces grands principes sont toujours d’actualité. Toutefois, le niveau de preuve global reste faible à modéré, en dehors de certains points précis.

Épidémiologie

La flore résidente de la peau est constituée essentiellement de cocci à Gram positif (Micrococcus spp., Staphylococcus saprophyticus, S. epidermidis) et de bacilles à Gram positif (corynébactéries, Propionibacterium acnes). Cette flore est prise en compte dans des chirurgies telles que l’orthopédie et la neurochirurgie. Les bactéries contaminantes du tube digestif, essentiellement représentées par les entérobactéries, les streptocoques et les anaérobies, sont à prendre en considération pour la chirurgie digestive. Selon l’enquête nationale de prévalence de 2017, les infections du site opératoire sont la seconde cause d’infection associées aux soins (Figure S31-P01-C03-1) [4]. Une forte diminution de ces infections a été observée lors des cinq premières années de surveillance nationale. Toutefois, depuis une dizaine d’année, le taux de prévalence reste stable.

 

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